«En Marche» : Macron va-t-il craquer ?

Le ministre de l'Economie est de plus en plus sous pression.

Cette photo prise lors de l’anniversaire de Line Renaud auquel participait le couple Macron (au second rand) a fait les délices du Web.
Cette photo prise lors de l’anniversaire de Line Renaud auquel participait le couple Macron (au second rand) a fait les délices du Web. (DR.)

    C'est son vauvert à lui. En 2013, Manuel Valls avait grillé la politesse à François Hollande en prononçant un quasi-discours de politique générale dans le Gard, à la veille du 14 Juillet, séquence présidentielle par excellence. Emmanuel Macron, lui, s'offre la Mutualité à Paris ! « J'ai fait un meeting le 13 juillet, moi. Le 12 juillet, c'est petit joueur... Il aurait dû le faire le 14 juillet au petit matin », raille Valls en comité restreint.

    Mardi, Macron a prévu de réunir plus de 2 000 adhérents de son mouvement, En marche et compte bien, dans son discours, voguer « au-delà de son champ ministériel ». De quoi nourrir la machine à spéculations... « Il ne fera pas de déclaration de candidature. Non, non, non. Pas du tout! Et il n'annoncera pas sa sortie du gouvernement! » coupe l'un de ses principaux soutiens, le député PS de l'Ardèche Pascal Terrasse. « C'est la première fois qu'il réunit son mouvement et ce serait pour dire : Je démissionne? C'est une question de bon sens, cela n'arrivera pas », abonde un autre.

    François Hollande, selon plusieurs de ses visiteurs, ne semble pas, ces derniers temps, particulièrement agacé par son remuant cadet. Cela ne l'empêche pas de faire passer des messages... La consigne est claire : que Macron continue son travail à Bercy et n'entame pas la solidarité gouvernementale ! Selon nos informations, les deux hommes doivent se voir bientôt pour parler de 2017. Car le ministre de l'Economie a des fourmis dans les jambes. « Oui, la question est posée. Il s'interroge », admet un proche. Un autre juge que « son intérêt est plutôt de se faire virer et de jouer la victimisation ». Une ministre, qui ne l'aime pas, l'a bien compris : « Il ne faut surtout pas en faire un martyr », conjure-t-elle. Tout en pariant que Macron ne tiendra pas ?

    « Tout est fait pour le marginaliser, râle un de ses soutiens. Il se fait jeter des œufs et personne ne prend position pour lui! » Les fuites dans la presse sur le montant de son ISF ont jeté un gros froid. Macron et son entourage sont persuadés qu'il s'agit d'une manoeuvre destinée à l'abattre. « A Bercy, quand on sort l'ISF du ministre de l'Economie, je ne pense pas que le ministre des Finances (NDLR : Michel Sapin) ne soit pas au courant... » spécule même un proche de... François Hollande.

    Vous avez dit complot? Dernier épisode en date : le tweet rageur de Christian Eckert. Pensant que Macron avait empiété sur le périmètre de son ministère en passant commande de deux Sea Bubble (des véhicules solaires capables de voler sur l'eau), lors d'un déplacement au salon Vivatech, le secrétaire d'Etat au Budget a canardé le « ministre de tous les étages de Bercy » sur le réseau social. Hier, rebelote sur LCP : « Je lui demande en tout cas de me laisser m'occuper des affaires dont j'ai la charge. » « Si Eckert fait ça, c'est qu'il doit en avoir gros sur la patate », excuse Manuel Valls en privé.

    « Emmanuel a fait une blague ! C'est comme s'il avait dit : Mettez-moi deux camemberts ! en s'arrêtant devant un stand au Salon de l'agriculture ! Je ne sais pas s'il est sous surveillance, mais le moindre truc qu'il dit est scruté... Le niveau d'hystérisation autour de lui est dingue ! » s'étrangle-t-on dans son entourage. Un jeu dangereux, à en croire Pascal Terrasse : « Si on continue à pousser pépé dans les orties, il pourrait se réveiller... »