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Les résultats du bac 2016 tout juste tombés, Baptiste Coulmont, directeur du département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8, a publié sa traditionnelle étude mettant en avant la proportion des mentions Très Bien obtenues par les bacheliers généraux et technologiques 2016 en fonction de leurs prénoms. Seuls les bacheliers ayant obtenu plus de 8/20 et autorisé la publication de leurs résultats ont été pris en compte; côté prénoms, le sociologue s’est restreint aux 308 prénoms apparaissant plus de 200 fois.

En 2014, les 205 Wendy et les 341 Adèle formaient les deux extrémités du «nuage de prénoms» réalisé par Baptiste Coulmont: 2,4% des Wendy avaient obtenu une mention Très Bien contre 21,7% des Adèle. En 2015, les 247 Bryan (0,8%) et les 328 Joséphine (22%) avaient remplacé les Wendy et Adèle. En 2016, les 238 jeunes Bryan sont toujours les moins nombreux du «nuage» à obtenir une mention TB (1%). En revanche, à l’autre extrémité, les Joséphine ont cédé leur première place aux 245 Diane avec leurs 26% de mentions Très Bien.

Autour des Bryan gravitent les Steven, Sofiane, Anissa, Dylan (2%), Jordan (3%), Samantha, Anthony, Stéphanie, Kevin, Tiffany, Yohan (4%)... Les Diane sont quant à elles entourées exclusivement de filles: Esther (25% de mentions TB), Joséphine (24%), Alice (23%), Aude, Louise, Elsa, Capucine, Victoire (22%)... Les prénoms de garçons obtenant le pourcentage le plus haut de mentions Très Bien sont Augustin (17%) et Edouard (16%) - ce sont d’ailleurs les seuls prénoms masculins du top 50 des prénoms «à mention Très Bien»!

Le prénom le plus répandu des bacheliers 2016 est Camille; 14% des candidats se nommant ainsi ont obtenu une mention Très Bien. © Baptiste Coulmont

«Le prénom n’a rien de magique!»

«Le prénom lui-même ne joue aucun rôle, il n’a rien de magique!» rappelle Baptiste Coulmont. «Mais il traduit une position sociale. Ainsi, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en France, les prénoms anglo-saxons sont souvent choisis par des ouvriers et employés, comme d’ailleurs en Belgique ou aux Pays-Bas. De leur côté, aristocratie et bourgeoisie choisissent des prénoms très spécifiques. Les prénoms sont en fait plus marqueurs de classe qu’en 1900-1910, alors que les classes sociales sont aujourd’hui plus proches qu’à l’époque.»

«Le but n’est pas d’établir un palmarès des prénoms, mais de rappeler que la position sociale des parents exerce bien un effet sur le destin de l’enfant. Et on le voit de manière plus choquante que d’habitude avec les prénoms et l’obtention d’une mention Très Bien. L’objectif, finalement, est de démontrer des évidences avec quelque chose qui touche les personnes de près: oui, nous vivons encore dans une société de classes, et non, le bac n’est pas donné à tout le monde comme on l’entend souvent!», conclut le sociologue.

● Le top 20 des prénoms ayant obtenu le plus de mentions Très Bien au bac 2016