Macron veut le maillot jaune
Présent samedi dans les Pyrénées, sur la route du Tour, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, cache de moins en moins ses ambitions. Mais garde secret son calendrier.
Le soleil écrase le col du Tourmalet. Les familles se cachent sous les parasols en bord de route, la caravane se fait attendre, les coureurs sont toujours en bas dans la vallée. Depuis la terrasse d'un restaurant d'altitude, Emmanuel Macron file la métaphore. Fondateur du mouvement En marche!, le ministre de l'Économie prépare son premier meeting : il se tiendra mardi à Paris. "Il y a plusieurs étapes, c'en est une qui a commencé le 6 avril et que je compte bien mener jusqu'au sommet", confie- t-il, rappelant la date du lancement de son tout jeune mouvement, qu'il veut transpartisan.
Venu assister samedi au Tour de France sur les terres de ses grands-parents, Macron poursuit dans un sourire sur le même mode, celui qui alimente les spéculations sur le degré et la nature de ses ambitions politiques. "Je ne concours pas pour le maillot à pois ou le maillot blanc, ni pour le maillot vert. Quand on fait du vélo, c'est le maillot jaune… Vous connaissez beaucoup de coureurs qui commencent le Tour en disant qu'ils veulent le maillot blanc?" Meilleur grimpeur, meilleur jeune, meilleur sprinteur? Cela ne l'intéresse donc pas.
Emmanuel Macron sur le Tour de France samedi. (Sipa Press)
Mais aujourd'hui, Macron n'est pas dans la compétition. En tout cas, pas officiellement, pas tout de suite. Mais tout près, quand même. Gérard Collomb, le sénateur et maire PS de Lyon, l'un de ses plus fervents soutiens, le dit "entré en campagne". Mardi soir, ce sera donc une nouvelle étape. Il montera sur la scène de la Mutualité, à Paris, pour s'adresser aux adhérents de son mouvement. Emmanuel Macron n'a jamais animé de meeting politique, hormis une réunion avec 200 sympathisants PS à Fresnes, en mars 2015. Ce sera donc son épreuve du feu.
"Ce n'est pas un homme seul"
Après des témoignages de "marcheurs", le nom donné à ses militants, il s'adressera à ses troupes pour donner son cap. Et il devrait préciser ses intentions pour 2017. Jusqu'où? Le ministre de l'Économie l'a confirmé à ses amis en fin de semaine : il n'a pas prévu d'annoncer mardi son départ du gouvernement, ni a fortiori sa candidature à l'élection présidentielle. Même si, dans son équipe, plusieurs scénarios en ce sens ont été évoqués et discutés : mi-juillet, fin juillet, à la rentrée de septembre…
Beaucoup d'adhérents, tout comme les financeurs du mouvement, le pressent de prendre clairement ses distances avec le chef de l'État, et de se lancer. Il n'en est pas là. "La différence d'Emmanuel avec Hollande ne porte pas sur la ligne mais sur l'ambition, le champ et l'urgence des réformes à mener", explique un de ses soutiens. De quoi provoquer un clash? "Hollande ne le virera pas, il va vouloir l'utiliser jusqu'au bout", anticipe le sénateur François Patriat, ancien ministre de Jospin et, lui aussi, rallié.
En attendant, son entourage veut faire du rendez-vous de mardi "une démonstration de force". "On va voir que ce n'est pas un homme seul, que ce n'est pas un mouvement d'amateurs, qu'il y a une construction positive pour le pays", s'écrie le député Arnaud Leroy, autrefois proche d'Arnaud Montebourg. "Cambadélis réunit péniblement 250 personnes alors qu'il a douze partis politiques derrière lui, la différence sautera aux yeux."
Il consulte tous azimuts
Le programme politique est attendu à la rentrée : En marche!, qui revendique 50.000 adhérents, mène une vaste opération de porte-à-porte dans l'objectif de recueillir les témoignages et idées de 100.000 personnes afin d'alimenter un projet. Le mouvement recrute des permanents, des élus animent les réunions de militants, des rencontres en région sont envisagées. "Il va à nouveau venir chez moi en Normandie", s'enthousiasme le député radical de gauche Alain Tourret.
Par ailleurs, Macron continue de consulter tous azimuts. Il a vu Jean-Louis Borloo et, récemment, Jean-Pierre Chevènement - il fut actif au sein du Mouvement des citoyens pendant sa jeunesse. Il a croisé samedi au col du Tourmalet François Bayrou : ils ont discuté vélo et Pyrénées. "Ce fut cordial, cela n'efface pas les différences", résume le maire de Pau, qui soutient Alain Juppé.
François Bayrou et Emmanuel Macron sur le Tour de France samedi. (Sipa Press)
À l'heure du déjeuner, en haut du Tourmalet, le ministre de l'Économie s'est attablé avec des élus locaux conviés par le député socialiste Jean Glavany. "J'ai fait une table républicaine, avec des PRG, des centristes, je suis le seul socialiste", s'amuse l'ancien ministre de François Mitterrand, qui, comme Macron, fut, lui aussi, conseiller à l'Élysée avant d'entrer pour de bon en politique. Au début du quinquennat, Glavany lui avait recommandé de commencer par une implantation locale. Pas sûr que Macron suive ce conseil-là.
Source: JDD papier
Gérald Darmanin « favorable au couvre feu pour les mineurs », il soutiendra les maires le mettant en place
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué, jeudi, lors d’un entretien avec France 3 Occitanie, son soutien envers les maires souhaitant mettre en place un couvre-feu à destination des mineurs.
La SNCF, une entreprise privée ? La déclaration lunaire du ministre des Transports
CHRONIQUE. En tentant de minimiser l'impact de l'accord récent sur les fins de carrière, Patrice Vergriete, le ministre des Transports, soutient que la SNCF est désormais une entreprise ordinaire. Est-ce vraiment le cas ?
Discours de la Sorbonne : Emmanuel Macron veut dissoudre la France dans l’UE
CHRONIQUE. Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi depuis la Sorbonne son discours sur le projet européen, envisageant une intégration supranationale au détriment de la souveraineté nationale. Son enthousiasme pour l'UE contraste avec une réticence apparente à valoriser la France, regrette l'essayiste Paul Melun.
« Avons-nous des limites ? Non ! » : Emmanuel Macron justifie un soutien militaire accru à l'Ukraine
Pour le chef de l’État, la « menace existentielle » que représente la Russie pour l'Europe doit pousser l'UE à renforcer considérablement sa défense commune.
Discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne sur l'Europe : frontières, IA, énergies... ce qu'il faut retenir
À quelques semaines des élections européennes, le président de la République a prononcé un discours sur le thème de l'Europe, jeudi 25 avril, à la Sorbonne, pour une Europe « plus souveraine et plus puissante ».