Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L'offensive de charme de François Hollande dans la Silicon Valley

En rencontrant des entrepreneurs français et des poids lourds locaux, le chef de l'Etat a annoncé des mesures tout en évitant les sujets qui fâchent.

Le Monde

Publié le 12 février 2014 à 20h31, modifié le 13 février 2014 à 15h05

Temps de Lecture 3 min.

La visite de François Hollande dans la Silicon Valley, mercredi 12 février, a constitué un moment-clé du périple américain du chef de l'Etat. Il en a profité pour proclamer sa foi dans les entreprises innovantes et les start-up, mais aussi sa disposition à accueillir en France les géants américains de l'Internet.

Symbole de cette lune de miel : le hug (« accolade ») qu'il a accordé à Carlos Diaz, un entrepreneur français à l'origine du mouvement des « pigeons », une révolte de patrons contre la hausse un temps envisagée de la taxation des plus-values sur les cessions d'entreprises.

Cet acte de réconciliation, une « preuve d'amour » aux entrepreneurs, selon la ministre déléguée chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique, Fleur Pellerin, a servi de tremplin à M. Hollande, qui a ensuite fait une série d'annonces devant le French Tech Hub, un incubateur d'entreprises financé notamment par le conseil régional d'Ile-de-France.

« PASSEPORTS TALENTS » ET « FINANCEMENT PARTICIPATIF »

Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire

« La France doit reconnaître le dynamisme de ses entrepreneurs » et favoriser « l'esprit d'initiative », a notamment lancé le président devant quelques dizaines de patrons de start-up françaises.

Il a promis « une nouvelle impulsion » au « financement participatif », avec l'adoption, « le mois prochain », d'une ordonnance pour que ce dispositif devienne en France « aussi incitatif qu'aux Etats-Unis ». « Un projet pourra recueillir jusqu'à 1 million d'euros de prêt sur une plateforme de financement participatif » pour la création d'entreprises, a-t-il détaillé.

Jean-SŽébastien Grail, fait une démonstration de myBlee à François Hollande.

Lire aussi l'entretien : Marc Rougier, patron de start-up, boycottera la tournée de Hollande

Le chef de l'Etat a également appelé le président du Medef, Pierre Gattaz, qui l'accompagnait, à explorer avec les grands groupes français la « piste » d'offres d'embauche similaires à celles proposées en Californie pour trois ans aux étudiants en fin de cycle. Elles leur permettraient de « disposer d'une sécurité pour développer leur propre entreprise », a-t-il expliqué.

Parmi les idées lancées, celle de « passeports talents » donnerait aux créateurs, innovateurs et entrepreneurs étrangers la possibilité de recevoir plus facilement un visa français. « Entre 5 000 et 10 000 personnes » pourraient en bénéficier chaque année, a-t-il précisé.

Observant que pour attirer les talents dans les start-up il fallait aussi les rémunérer à hauteur de ce qu'offrent les grands groupes, « ce qui n'est pas simple quand une entreprise se crée », M.  Hollande a évoqué l'idée « d'améliorer le régime des attributions gratuites d'actions et de bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises ».

 

En rencontrant des entrepreneurs français et des poids lourds américains, le chef de l'Etat a annoncé quelques mesures tout en évitant les sujets qui fâchent — ici le 12 février à San Francisco.

« SUR INTERNET, QU'EST-CE QUI EST VRAI ? »

S'il a loué l'esprit des entrepreneurs du numérique, M. Hollande n'en reste pas moins sceptique lorsqu'il s'agit du Web. Comme l'a rappelé Le Parisien jeudi, il reste « un homme de l'écrit » qui cultive une véritable méfiance vis-à-vis des nouveaux médias. 

« Il y a une forme d'addiction à tout ça dont il faut absolument se prémunir », aurait-il déclaré. François Hollande aurait également dénoncé la « violence » et la « propagation des rumeurs » en ligne. « Sur Internet, qu'est-ce qui est vrai ? Le pire, ce sont les attaques privées… » Ces déclarations n'avaient pas échappé à la presse américaine qui, à l'image du Washington Post, prédisait des « discussions tendues » entre François Hollande et de nombreux  tycoons de l'Internet avec qui il a déjeuné, dont Eric Schmidt (Google), Sheryl Sandberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) ou Mitchell Baker (Mozilla Foundation).

M. Hollande leur a lancé le message suivant :

« Nous n'avons peur de rien, pas peur de mettre nos meilleures entreprises dans la Silicon Valley, pas peur non plus d'attirer des talents ou des investisseurs étrangers dans notre pays (…) Nous devons accepter une émulation favorable à l'emploi dans notre pays, c'est pour ça que j'ai dit à ces grands groupes : “Venez investir en France, venez créer des emplois, (…) venez aussi soutenir les start-up françaises.” »

Il n'a toutefois pas abordé avec eux la question qui fâche : leurs pratiques d'« optimisation fiscale » qu'il avait jugé « pas acceptables » à quelques jours de son départ pour les Etats-Unis.

Lire notre décryptage : Silicon Valley : les dossiers brûlants que n'abordera pas François Hollande

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.