Ce week-end au 16e rassemblement annuel des opposants à l'aéroport, appel à été lancé à se remobiliser pour empêcher l'évacuation du site et des travaux. Ici, une bannière à l'entrée de la ZAD., le 9 juillet 2016.

Ce week-end au 16e rassemblement annuel des opposants à l'aéroport, appel à été lancé à se remobiliser pour empêcher l'évacuation du site et des travaux. Ici, une bannière à l'entrée de la ZAD., le 9 juillet 2016.

JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

A Notre-Dame-des-Landes, la contestation redécolle. Des milliers d'écologistes opposés au projet d'aéroport se sont rassemblés samedi puis dimanche sous un ciel gris dans l'emblématique zone à défendre (ZAD) de Loire-Atlantique. "On pensait que le mauvais temps retiendrait les militants, mais ils ne sont pas démobilisés", positive auprès de L'Express Dominique Fresneau, le coprésident de l'Acipa, l'association en pointe dans la lutte contre l'aéroport et les "grands projets inutiles".

Publicité

Grande mobilisation le week-end du 8 octobre

Au moins 15 000 anti-aéroports se sont réunis samedi selon les associations. Une démonstration que Fresneau juge "satisfaisante" à l'heure où les zadistes sont menacés d'expulsion. La victoire du "oui" à la consultation locale, le 26 juin, une votation contestée par ses détracteurs qui estiment qu'elle est "tronquée", semble pourtant sceller leur destin.

Pour ne rien perdre de cet élan, un appel a été lancé à une nouvelle grande mobilisation en octobre "pour sauver les terres et les habitations", comme le rapporte Ouest France. En plein dans le mois choisi par Manuel Valls pour évacuer. Les zadistes se rassembleront les 8 et 9 octobre prochain. "L'automne nous paraît assez propice pour faire une mobilisation contre l'invasion des forces de l'ordre et l'expulsion des habitants", commente Dominique Fresneau. Pour l'heure, c'est une manifestation "en prévention". Même si le chantier est amorcé, "fut-il occupé de façon militaire, on viendra et on réoccupera les lieux", prévient l'associatif.

"Ça n'a jamais eu autant de sens d'être ici"

En attendant la fin de l'été, les mots d'ordre ont pris racine dans le grand champ au nord-est du site. "Merci et on ne lâche rien", proclame une grande banderole jaune qui surmonte deux caravanes à l'entrée du camp. Des pancartes et affichettes représentant l'emblématique avion barré d'une interdiction sont disséminées un peu partout.

Arrivé de Bordeaux, Hugo, jeune militant, faisait son baptême du feu. Il vient à "NDDL" pour "prouver qu'il y a encore des gens contre cet aéroport". Mobilisation "d'autant plus symbolique au lendemain de la consultation", ajoute le jeune homme qui se dit "prêt à revenir" en cas d'évacuation par les forces de l'ordre.

"Ça n'a jamais eu autant de sens d'être ici", souligne pour sa part le député européen d'Europe Écologie-Les Verts(EELV) Yannick Jadot, pour lequel la consultation sur l'avenir du projet "crée davantage de tensions qu'elle ne résout des problèmes", explique-t-il à l'AFP.

"Le pays est sous tension. François Hollande comme Manuel Valls ne doivent pas rajouter de la tension à la tension", en promettant d'"envoyer des milliers de gardes mobiles" pour évacuer la ZAD, a-t-il ajouté, avant d'aller animer un débat.

Publicité