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Primaire à droite : les candidats engagent la bataille de la crédibilité

Tous les concurrents se sont engagés à des réductions de dépenses et des réformes sans précédent. Pour convaincre sur la faisabilité de leur projet, ils insistent plus que jamais sur la méthode.

Par Isabelle Ficek

Publié le 10 juil. 2016 à 12:00

« Tout dire avant pour tout faire après », martèle régulièrement Nicolas Sarkozy . Certes la campagne officielle pour la primaire de la droite et du centre des 20 et 27 novembre n’est pas encore ouverte. Mais les concurrents ont déjà largement avancé sur le volet économique de leur projet pour 2017. Si certains doivent encore dévoiler leur programme, tel Bruno Le Maire en septembre, les grandes lignes sont là. Avec des réformes profondes à la clé et des promesses, pour les acteurs économiques, de davantage de « liberté », voire, pour ceux qui assument, de libéralisme. Avec, aussi, l’engagement sans précédent de réduire les dépenses publiques sur le quinquennat de 85 milliards à 110 milliards d’euros selon les candidats. François Fillon, qui revendique un projet « radical », a ainsi estimé avoir « remporté la victoire intellectuelle » et « donné le ton à cette campagne ».

A la recherche de la martingale

Face aux projets des candidats, l’exécutif a sauté sur l’occasion pour crier à la « surenchère libérale ». La droite a répliqué en criant à la caricature. Mais François Fillon a depuis voulu mettre en avant le volet social de son projet. Nicolas Sarkozy a redit, lors du conseil national des Républicains début juillet, que le libéral Alain Madelin, n’avait récolté que 3% des suffrages à la présidentielle, raillant alors cette« étiquette ». Bruno Le Maire, qui veut réinvestir dans la défense, la justice..., a déjà annoncé ne pas vouloir « infliger une purge aux Français ». Tous sont à la recherche de la martingale et du bon curseur pour faire accepter aux Français des réformes difficiles. Et convaincre leurs électeurs de leur crédibilité. Que les réformes annoncées seront bien engagées.

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Car c’est bien là-dessus que subsiste le doute. Aussi, tous ont voulu souligner que les blocages de la loi El Khomri ne signifiaient pas que la France n’est pas réformable. Mais que la méthode - la couleur n’a pas été annoncée durant la campagne - et le calendrier - en fin de quinquennat- n’étaient pas les bons. Tous estiment que la méthode sera le point majeur. Alors, l’entourage d’Alain Juppé souligne, à l’instar de Benoist Apparu, l’un de ses lieutenants, que le maire de Bordeaux est « plus intéressé par l’exercice que par la conquête du pouvoir (...) ». « Les Français veulent du sérieux, du crédible, du posé, ils ne croient plus en la démagogie », veut-il croire.

Cela va, pour Alain Juppé, avec un « effort de pédagogie très grand » avant l’élection. Six mois, ensuite, pour «mettre en œuvre la dizaine d’ordonnances que nous sommes déjà en train de préparer ». Cela va aussi, avec un gouvernement resserré. Et la promesse de ne faire qu’un mandat. Sous-entendu, de ne pas se soucier de sa réélection. François Fillon est également favorable à un gouvernement resserré, ouvert à la société civile, et pour les ordonnances. « Une fausse bonne idée »que les ordonnances, avait lancé Nicolas Sarkozy lors d’une convention du parti, qui veut, après légitimation du suffrage universel, faire voter dès l’été son « contre-choc fiscal », avec les baisses d’impôts mais aussi les mesures d’économie pour les financer. « Simultanément ». La bataille de la crédibilité est lancée.

Isabelle Ficek

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