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L’étau judiciaire se resserre autour de vingt ex-cadres de BNP Paribas en Argentine

Vingt ex-responsables d’une succursale de la banque française à Buenos Aires ont été mis en examen pour blanchiment d’argent. Ce processus s’accompagne d’un gel de leurs avoirs à hauteur de 12 milliards de pesos (729 millions d’euros), une somme record.

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Les faits se seraient produits entre 2000 et 2008, au sein d’une succursale de la banque française à Buenos Aires.
Publié le 8 juil. 2016 à 17:15

Après sept ans d’enquête, « voilà enfin une avancée majeure dans cette affaire ». Gabriel Pérez Barberá, procureur général de Procelac, le parquet financier argentin, ne peut que se réjouir. La semaine dernière, vingt anciens cadres de la branche argentine de BNP Paribas ont été mis en examen pour association de malfaiteurs, évasion fiscale et blanchiment d’argent.

Les faits se seraient produits entre 2000 et 2008, au sein d’une succursale de la banque française à Buenos Aires. Un bureau clandestin, établi au 25e étage de l’immeuble de BNP Paribas, en plein centre de la capitale argentine, aurait permis à plusieurs centaines de clients de faire sortir leur argent du pays vers des paradis fiscaux. Au total, ce serait plus d’un milliard de dollars (904 millions d’euros) qui aurait ainsi échappé au fisc argentin. « Les accusés ont mis en place une structure financière complexe, qui n’avait pour objectif que d’effacer la trace de cet argent non déclaré », a estimé le juge d’instruction Osvaldo Rappa.

Tracfin mobilisé

En octobre dernier, la justice argentine annonçait avoir bouclé son investigation. Carlos Gonella, à l’époque procureur général de Procelac, s’était alors rendu à Paris pour solliciter la collaboration de la justice française. « Il n’est pas bon pour l’Etat français qu’une banque appartenant à son système financier héberge de l’argent sale », avait-il déclaré à cette occasion à l’agence Télam. Carlos Gonella était reparti de Paris avec l’assurance d’obtenir la coopération de Tracfin, et la certitude de pouvoir ouvrir un procès en Argentine, sans doute en 2017.

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Désormais les mises en examen de ces vingt personnes, qui peuvent encore faire appel de cette procédure, s’accompagnent d’un gel de leurs avoirs à hauteur de 12 milliards de pesos (729 millions d’euros), une somme record. Parmi les accusés figurent cinq Français, d’anciens hauts responsables, directeurs généraux et directeurs administratifs de la succursale argentine de BNP Paribas, dont un au moins travaille toujours pour la banque mais est désormais en poste en Colombie. Tous auraient quitté l’Argentine mais ils « devront impérativement s’y rendre pour y être jugés », explique le successeur de Carlos Gonella, le procureur Gabriel Pérez Barberá.

BNP Paribas n’est pas partie prenante à cette affaire judiciaire qui ne vise que des individus, mais elle ne fait pas de bien à son image car elle rebondit trois mois après que la banque a été mise en cause avec d’autres grandes banques françaises dans le scandale des Panama Papers . Le groupe avait alors défendu la légalité de ses structures offshore. Contacté par Les Echos, il n’a pas souhaité faire de commentaires.

Aude Villiers-Moriamé

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