Après avoir  démontré en 2015 qu’un mix électrique"100% renouvelable" en 2050 était possible pour un coût comparable à celui d’un mix conservant 50% de nucléaire, l’Ademe a cette fois évaluéles impacts macro-économiques d’un tel scénario dans une étude publiée le 30 juin. Il apparaît qu’un déploiement massif des énergies renouvelables dans l’Hexagone aurait un impact positif sur la croissance, l’emploi, mais aussi le pouvoir d’achat des ménages.

La transition énergétique peut-elle aussi contribuer positivement à l’économie ? Oui, sans aucun doute, estime l’Ademe dans une nouvelle étude publiée fin juin. L’organisme analyse les impacts macro-économiques de la transition énergétique à partir de trois scénarios (1) relativement ambitieux en termes de pénétration des énergies renouvelables (EnR) et de baisse de la consommation finale d’électricité.

Réduction du chômage de 3,3%



Résultat : l’effet est positif sur l’emploi et la croissance, tout en augmentant le revenu disponible des ménages. Ainsi, la transition vers un système énergétique décarboné pourrait conduire à une augmentation du PIB de 1% en 2030 et comprise entre 3,6 et 3,9% à l’horizon 2050.


   

Les investissements dans le secteur électrique seraient également boostés, avec une hausse globale se situant entre 46 et 58 milliards d’euros entre 2031 et 2050 par rapport à un scénario de référence tendanciel.
Les effets positifs de la transition énergétique se feraient également sentir sur l’emploi. Entre 800 000 et  900 000 emplois supplémentaires seraient créés d’ici 2050, ce qui représente 3,3 à 3,6% de la population active.

Le secteur de la construction grand gagnant



Les secteurs qui bénéficieraient le plus d’un développement massif des EnR sont ceux des services, de la construction et du transport. En effet, la filière construction verrait son activité augmenter en raison de la rénovation énergétique du parc existant et de l’installation de nouvelles capacités de production. A contrario, les secteurs de l’industrie automobile, du nucléaire et des combustibles fossiles subiraient une baisse logique de leurs effectifs.




Baisse de la facture énergétique pour les Français  



La diminution de la consommation d’énergie et des énergies fossiles importées permet également une amélioration de la balance commerciale de plus de 2,5 points de PIB. Outre les caisses de l’État, c’est aussi le porte-monnaie des Français qui s’en trouvera soulagé. Ainsi, la facture énergétique des ménages passe de 67 milliards d’euros en 2010 à 27 milliards en 2050. Et le revenu disponible des ménages (net de leur facture énergétique et de la charge de la dette des investissements d’efficacité énergétique) augmente de 255 milliards d’euros pour le scénario le plus ambitieux par rapport à sa valeur tendancielle. Soit une augmentation de 3300 euros (constants) par habitant en 2050.




Enfin, bien évidemment, les émissions de CO2 diminuent fortement, de 68 à 72% d’ici la moitié du siècle, atteignant ou dépassant l’objectif du Facteur 4, soit une diminution de 75% des gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990.
Pour aboutir, ces différents scénarios nécessitent d’orienter les financements vers des investissements compatibles avec les objectifs de transition énergétique. À ces fins, l’Ademe recommande d’actionner trois leviers : mettre en place une fiscalité forte sur l’énergie via une taxe carbone, faciliter le recours au crédit par les particuliers pour les travaux de rénovation énergétique et consolider l’évolution de la réglementation comptable et le cadre de reporting des acteurs financiers.

(1) Trois variantes :
– "Visions + 100% EnRE" : la part EnR de la consommation finale d’électricité s’élève à 100% en 2050.
– "Visions = 100% EnRE Acceptabilité modérée" : la part de l’éolien offshore et des énergies marines se substitue à l’éolien terrestre.
– "Visions + 80% EnRE" : la part EnR de la consommation finale d’électricité s’élève à 80% en 2050.



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