Boris Johnson: 5 casseroles du nouveau ministre des Affaires étrangères britannique

Le nouveau ministre britannique en charge des relations avec les pays étrangers va devoir en urgence se découvrir un talent pour la diplomatie.

Temps de lecture: 4 min

Boris Johnson a sidéré le monde en menant le camp du Brexit à la victoire puis en renonçant à briguer le poste de Premier ministre. Mercredi, il a rebondi spectaculairement en devenant ministre des Affaires étrangères.

Sa carrière semblait pourtant enterrée lorsqu’il a expliqué il y a deux semaines qu’il ne comptait pas candidater au poste de Premier ministre suite à la démission de David Cameron.

Gary Lineker, l’ancienne star du ballon rond, connu pour ses bons mots, a accueilli la nomination du nouveau ministre en félicitant Theresa May pour « son sens de l’humour ».

L’art des coups de théâtre de Boris Johnson n’est plus à prouver. Reste à découvrir ses talents en matière de diplomatie internationale. En la matière, celui que l’on surnomme « BoJo » traîne quelques casseroles… En voici cinq.

1. Un poème d’insultes à Erdogan

Quand le nouveau ministre des Affaires étrangères insultait le président turc… Boris Johnson a remporté en mai 2016 un concours de poésie un peu particulier. Le magazine The Spectator, dont Johnson fut dans le passé un éminent rédacteur, a offert 1.000 livres sterling au gagnant qui avait superbement décrit « l’amour qui s’est épanoui entre le président turc et un bouc ».

Le concours du magazine avait été lancé après que la chancelière allemande, Angela Merkel, avait autorisé les poursuites pénales visant le pamphlétaire Jan Böhmermann pour « insulte à un représentant d’un Etat étranger ».

Une affaire qui promet une chaude ambiance en cas de sommet Londres-Ankara.

2.   L’Union européenne comparée à Hitler

Le journaliste londonien Robert Peston a eu cette réflexion sur Twitter  : « Compte tenu de ses récentes déclarations sur la corruption des élites de l’UE, Boris Johnson sera sûrement un ministre des Affaires étrangères interdit de traverser la Manche ».

Et encore, c’est sans compter les déclarations atteignant allègrement le point Godwin… Le chef de file du camp pro-Brexit a estimé, le 14 mai dernier dans une interview au Sunday Telegraph, que l’Union européenne se comportait comme Adolf Hitler en essayant de créer un super-Etat. « Napoléon, Hitler, plusieurs personnes ont essayé de le faire, et cela s’est terminé de manière tragique. L’Union européenne est une autre tentative avec des méthodes différentes. »

Transmis aux amis européens… avec qui il faudra négocier le Brexit.

3. L’ex journaliste favori de Thatcher

Boris Johnson, avant d’être une star de la politique, jusqu’à devenir maire de Londres, a été journaliste. Il entame sa carrière au Times, qui le licencie à peine un an plus tard pour avoir inventé une citation, et avoir menti sur le fait de l’avoir inventée.

Le Daily Telegraph le repêche et l’envoie à Bruxelles, où il officiera de 1989 à 1994.

Déjà, à coup d’exagérations et même parfois d’entourloupes, Boris Johnson bouscule la couverture de l’époque et devient «  le journaliste favori » de Margaret Thatcher en relatant par le menu les actions les plus insolites de l’exécutif européen (taille des saucisses, toilettes…). «  Il n’inventait pas à proprement parler les histoires mais il était dans l’exagération », se souvient Christian Spillmann, journaliste de l’AFP en poste à Bruxelles pendant « les années Boris ».

4. Quelques sorties misogynes

Johnson n’a pas sa langue dans sa poche. C’est ce qui a plu à beaucoup de Londoniens, pour qui il fut un maire populaire. C’est aussi cette caractéristique qui lui vaut quelques casseroles verbales. En particulier son penchant pour les petites phrases teintées de misogynie.

En 2001, lors de la campagne pour les législatives, « BoJo » met tout son enthousiasme pour convaincre les électeurs masculins de lui apporter leurs suffrages : « Votre femme aura de plus gros seins et vous augmenterez vos chances d’avoir une BMW ».

En juillet 2013, il lance cette fulgurance : « Les filles ne vont à l’université que pour se trouver un mari ».

La nouvelle patronne de Johnson, la Première ministre Theresa May, devrait peu goûter ce genre de plaisanteries.

5. Son inénarrable french-bashing

Boris Johnson n’est pas un inconnu à Paris. Et pour cause, alors qu’il était maire de Londres, l’homme à la tignasse blonde a multiplié les piques contre la France. Un sommet a été atteint en 2012 quand il a qualifié la politique fiscale de François Hollande de pire « tyrannie » depuis la révolution de 1789.

Petit coup bas sur fond de concurrence économique entre les deux capitales européennes.

 

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