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Boris Johnson, nouveau ministre des Affaires étrangères britannique, hué par la presse

Boris Johnson lourdement critiqué par la presse mondiale, un jour seulement après sa nomination au poste de ministre des affaires étrangères.

© Dominic Lipinski - PA Wire/Press Association Images

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Par L.D.

Alors que Boris Johnson vient tout juste d'investir le poste de ministre des Affaires étrangères, il est déjà vivement critiqué à travers l'Europe et depuis les États-Unis. 

Les railleries ont commencé dans la presse de son propre pays.

Grande-Bretagne

The Daily Mirror titre son édition du 14 juillet "Cher Monde... Désolé" avec en tête d'affiche Boris Johnson dégringolant du ciel, retenu par un parachute.

La une du Daily Mirror, après la nomination de Boris Johnson a poste de ministre des affaires étrangères.
La une du Daily Mirror, après la nomination de Boris Johnson a poste de ministre des affaires étrangères. © The Daily Mirror

The Independant publie une vidéo répertoriant les perles de l'ancien maire de Londres : "Il suggérait que Barack Obama avait une dent contre la Grande-Bretagne du fait de son héritage en partie Kényan", en 2007 il comparait Hillary Clinton à une 'infirmière sadique dans un hôpital psychiatrique'", "A propos des noirs : il disait que 'le Commonwealth avait approvisionné la reine en sourires de pastèque'", "En 2005 il disait que 'l'influence culturelle chinoise était quasiment nulle, et peu prédisposée à s'étendre'" "en mai, il comparait l'Union Européenne à l'Allemagne nazie" ou encore "il a gagné une compétition de poème à propos du président turc entretenant des relations sexuelles avec une chèvre".

Etats-Unis

Mark Toner, porte-parole du département d’État, déclarait mercredi : "Nous serons toujours à même de travailler avec les Britanniques, peu importe qui occupe le rôle de ministre des Affaires étrangères." Il ajoute plus loin : "Ceci est un moment très critique pour l'histoire de la Grande-Bretagne, mais également pour celle des relations États-Unis / Grande-Bretagne." 

Un journaliste du Washington Post, Ishaan Tharoor, écrivait que Boris Johnson "a été controversé pour rejeter la tendance occidentale et faire l'éloge des politiques militaires du président syrien Bashar al-Assad contre l’État islamique, sans prendre en compte ses campagnes parallèles de violence contre les civils syriens". 

The Atlantic affirmait que "L'impertinent et flamboyant politicien, le ministre des affaires étrangères britannique, et l'une des figures la plus cosmopolite sur la scène mondiale, mais également une des moins diplomatique."

Allemagne

Ralf Stegner, directeur adjoint du SPD, soutenait que "[Madame la premier ministre Theresa] May a pris une teinte médiocre en effectuant une telle nomination". Il ajoutait que Boris Johnson n'a jamais fait preuve d'un talent diplomatique quelconque ; "A partir de maintenant c'est lui qui négociera le Brexit. Bon voyage."

La chef du parti Les Verts Simone Peter déclarait que "ce ne serait pas un bon signe" si Boris Johnson "infligeait son approche capricieuse et monstrueuse" sur l'Europe.  

Certains sont même allés jusqu'à exprimer leur étonnement sur un ton sarcastique assumé :

Le magazine allemand Der Spiegel  titrait aujourd'hui : "Tout à coup, diplomate", et parlait d'un "+House of Cards+ en Grande-Bretagne". Un chroniqueur du magazine commentait : "Haha ! Boris Johnson comme ministre des affaires étrangères. Je suis mort de rire. Les britanniques sont fous."

Rolf Mützenich, spécialiste des questions diplomatiques au parti-social démocrate allemand, arguait : "cela ne m'étonnerait pas si la Grande-Bretagne nommait bientôt Dracula au ministre de la Santé".

Russie

Le site d'actualités russe Ria.ru appelait Boris Johnson "l'un des politiciens les plus excentriques de la Grande Bretagne", et affirmait que ce dernier "sait comment nous surprendre".

Turquie

Le Premier ministre Binali Yildirim, qui reprochait à l'ancien maire de Londres d'avoir prononcé une affirmation fâcheuse lorsqu'il avait utilisé l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne comme argument pour le Brexit, a répondu à la question "que voudriez-vous dire sur Boris Johnson" en affichant un ton compatissant : "Puisse Dieu l'aider et le redresser."

Le commentateur Selim Atalay a adressé un Tweet à Boris Johnson : "Cher Boris Johnson, j'imagine que vous avez besoin de jolies excuses bien tournées en turc. Je peux vous aider à ces fins."

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France

Pour Le Figaro, "la surprise est de taille". Le journal donne un série d'exemples appuyant l'idée selon laquelle le nouveau ministre serait "guidé par l'opportunisme". 

Jean-Marc Ayrault a déclaré ce jeudi sur Europe 1 ne pas avoir "d'inquiétude à l'égard de Boris Johnson, mais vous savez bien quel est son style, sa méthode". Il ajoute plus loin que le défenseur du Brexit avait "beaucoup menti" durant la campagne.

Belgique

Nos confrères du Soir résument la situation avec éloquence : "Traître, menteur, lâche… Insulté devant son domicile, conspué par des manifestants devant le Parlement, ridiculisé sur internet, celui qui a été l’un des hommes politiques préférés des Britanniques pendant ses huit années à la mairie de Londres est devenu, pendant les quelques jours qui ont suivi le Brexit, l’ennemi public numéro 1, en particulier dans sa ville cosmopolite et pro-UE." Eux aussi ont répertoriés les meilleures bévues du nouveau ministre des Affaires étrangères.

Guy Verhofstadt, l'ancien Premier ministre belge et chef de file des Libéraux au Parlement européen, n'a pas retenu son scepticisme en maintenant que "l'humour britannique est vraiment sans limite".

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