La course meurtrière a duré près de 2,3 kilomètres. Moins de 45 secondes, selon les estimations de Nice Matin, pendant lesquelles le tueur a fauché à vive allure des centaines de personnes, tuant au moins 84 d'entre elles et en blessant 202. Lors d'une conférence de presse ce vendredi, le procureur de la République de Paris, François Molins, a livré des détails sur l'attentat au camion de jeudi soir à Nice (Alpes-Maritimes).

Publicité

Le projet sanglant du terroriste, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a pris corps le 11 juillet. Ce jour-là, ce Tunisien de 31 ans domicilié à Nice, se rend dans une entreprise de location d'utilitaires située dans la commune de Saint-Laurent-du-Var. Prétextant, selon nos informations, "un déménagement", il opte pour un poids lourd de 19 tonnes frigorifique. "Nous sommes tous extrêmement choqués. Nous louons des camions, pas des armes de guerre", témoigne auprès de L'Express une salariée sous le choc.

Il arrive seul à vélo, puis prend place au volant

Selon le procureur de Paris, le véhicule réapparaît deux jours plus tard, le 13 juillet. Les caméras de vidéosurveillance l'enregistrent, stationné dans le quartier Auriol. C'est seulement le lendemain, aux alentours de 21h34, que Mohamed Lahouaiej le récupère. Il arrive seul sur un vélo, qu'il dépose à l'arrière du camion, et prend le volant. Il passe ensuite par le quartier de Magnan avant de prendre la direction de la promenade des Anglais, sur le front de mer, où viennent de s'achever, cinq à dix minutes auparavant, les festivités du 14 juillet.

LIRE AUSSI >> "Ma mère est morte dans l'attentat. Elle pratiquait un vrai islam"

"Comment ce véhicule a pu pénétrer sur la promenade des Anglais alors que nous sommes en plein état d'urgence et en plan Vigipirate avancé?" s'est interrogé ce vendredi, sur France 2, l'ancien maire de Nice, Christian Estrosi. Jeudi, une partie de la circulation est en effet coupée depuis 15 heures pour permettre d'accueillir la foule, explique Francetvinfo. Des barrages policiers ont été installés, mais pas sur toute la largeur de la route.

Il prétend qu'il doit "livrer des glaces"

D'après les informations de M6, Mohamed Lahouaiej ment pour franchir les contrôles de sécurité. Il aurait prétendu qu'il devait "livrer des glaces". La préfecture évoque de son côté un passage en force "en montant sur le trottoir". S'ensuit le début de l'horreur. Le terroriste fonce entre le numéro 11 et 147 de la promenade et tire avec un pistolet sur les policiers qui tentent de l'arrêter. Nice Matin parle d'une vitesse de 80 kilomètres heure. "Le camion faisait voler les gens comme des chiffons et a réduit les bancs en miette", décrit un témoin auprès de L'Express.

Après s'être brièvement arrêté, le terroriste est finalement neutralisé, touché à mort par les tirs des forces de l'ordre, quelques secondes plus tard sur son siège passager, à hauteur du Palais de la Méditerranée. Il laisse derrière lui une ville et une France traumatisées.

Publicité