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Turquie : qui sont les auteurs du coup d'Etat manqué ?

Coup d'Etat en Turquiedossier
Les putschistes semblaient revendiquer les valeurs kémalistes, tandis qu'Erdogan met tout sur le dos de la confrérie Gülen.
par Ragip Duran, (à Istanbul)
publié le 16 juillet 2016 à 12h33

Les auteurs du coup d'Etat manqué du 15 juillet ne sont pas encore identifiés. Mais la terminologie de leur communiqué indique qu'il s'agit probablement d'un groupe kémaliste, qui s'oppose aux dérives islamistes et liberticides du Président Erdogan. Le communiqué publié par les putschistes montre qu'un groupe de généraux et d'officiers désirait renverser le gouvernement, au nom «de la démocratie, de la liberté d'expression et de l'état de droit». Il critiquait nommément le Président de la République et le Premier ministre, «qui ont violé la Constitution et les valeurs universelles du droit». Auto-proclamé «Conseil de la Paix dans le Pays», le groupe de putschistes cite dans son communiqué Mustapha Kemal Ataturk, premier président de la république turque: «Paix dans le monde, paix dans le pays».

A lire aussi:Turquie: la tentative de putsch «a échoué» selon le chef de l'armée par interim

La secte Gülen, ennemie numéro un d’Erdogan

Recep Tayyip Erdogan et Binali Yildirim, respectivement Président de la République et Premier ministre, comme tous les porte-paroles du pouvoir, ont répété que les putschistes appartenaient tous à la secte islamiste de Fetullah Gülen. «Le Haut Conseil Militaire devait se réunir dans deux semaines pour les nouvelles nominations et les licenciements au sein de l'armée. Les partisans de Gülen avaient compris qu'ils seraient écartés de l'armée, c'est pourquoi ils ont fait un pas pour survivre», analyse Abdulkadir Selvi, chroniqueur très proche du gouvernement.

D'abord alliée d'Erdogan, la confrérie Gülen, qualifiée «d'organisation terroriste» par le pouvoir, est devenue l'ennemie numéro un du pouvoir turc, convaincu depuis 2013 que ses adeptes cherchent à le renverser. Son prédicateur, Fethullah Gülen, vit depuis 1999 en exil aux Etats-Unis.

Les milieux kémalistes évoquaient depuis au moins un an la possibilité d'un coup d'Etat, à cause du «mécontentement populaire» et de la «violation des règles fondamentales de la République et du kémalisme».

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