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SYRIE

Coupés du monde extérieur, les quartiers rebelles d'Alep risquent la famine

La dernière route qui reliait les quartiers rebelles d'Alep au monde extérieur a été reprise dimanche par l'armée syrienne, plaçant l'est de la ville en état de siège avec un risque de famine pour ses habitants, prévient l'opposition syrienne.

Les habitants d'un quartier rebelle assiégé dans le nord d'Alep font la queue pour acheter du pain, le 12 juillet 2016.
Les habitants d'un quartier rebelle assiégé dans le nord d'Alep font la queue pour acheter du pain, le 12 juillet 2016. Karam Al-Masri, AFP
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L'armée de Bachar al-Assad assiège désormais "complètement" les quartiers rebelles de la ville d'Alep en Syrie, après avoir pris, dimanche17 juillet, le contrôle de la dernière route les ravitaillant, ce qui fait craindre un désastre humanitaire.

Après des semaines de combats, l'armée du régime a "totalement coupée"  la route du Castello et de ce fait, "les quartiers de l'est sont complètement assiégés" a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La reprise de cet axe était l'une des priorités du régime de Bachar al-Assad. Elle lui permet d'isoler les combattants insurgés qui contrôlent la moitié de la deuxième ville du pays depuis 2012. Cette route était aussi la dernière que pouvait emprunter hommes et marchandises pour entrer ou sortir des quartiers rebelles, notamment vers la Turquie.

Quelque 300 000 personnes, selon l'ONU, vivent dans des conditions de plus en plus précaires dans les quartiers rebelles de l'est, totalement coupés des quartiers de l'ouest aux mains du pouvoir.

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Important risque de famine

Un combattant rebelle a confirmé dimanche qu'"Alep était dorénavant à 100 % assiégée". "L'armée a atteint la route et a même arrêté un groupe de civils qui s'y trouvaient", a-t-il indiqué. Des activistes d'Alep ont, pour leur part, exhorté, sur Facebook, les civils à se tenir éloignés de la route du Castello où ils pourraient être arrêtés ou blessés.

Si les quartiers est d'Alep ne sont pas encore définis comme "assiégés" par l'ONU, cette dernière s'est déclarée "très inquiète de l'escalade de la violence" à Alep qui "met en danger des centaines de milliers de personnes". Elle a appelé cette semaine "toutes les parties à autoriser la livraison de l'aide humanitaire" et à "l'évacuation des civils qui le désirent".

Les habitants des quartiers rebelles ressentaient déjà les effets du siège – pénuries, flambée des prix, fermeture des boulangeries faute de farine et de mazout – avant même la prise de contrôle de la route du Castello dimanche. Le chef de la principale coalition d'opposition en Syrie avait averti, dès mardi, que des centaines de milliers de civils étaient confrontés à une crise humanitaire et à la famine à Alep.

"Si la route du Castello est totalement coupée, plus de 300 000 civils vont être affamés et se retrouver sous une énorme pression", s'était-il inquiété au siège de la coalition à Istanbul.

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Les habitants pris en grippe entre les deux camps

Aux pénuries s'ajoutent les bombardements qui se sont intensifiés ces dernières semaines. Samedi, au moins 28 civils, dont des enfants, ont été tués dans des raids aériens sur les quartiers rebelles, selon l'Observatoire. Les rebelles ont riposté par des tirs de roquette sur les secteurs ouest de la ville, tuant quatre personnes, toujours selon l'OSDH.

D'après les Nations unies, près de 600 000 personnes, en Syrie, vivent dans des zones assiégées, la plupart des cas par le régime, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale.

Avec AFP

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