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Des bornes wifi collectent vos data à NYC

La ville de New-York sera bientôt équipée de 7 500 balises wifi. Leur utilité ? Un accès wifi gratuit, un service téléphonique gratuit … le tout moyennant la collecte massive des données personnelles.

Big Brother a encore frappé. D’ici fin juillet 2016, la Big Apple se verra dotée de quelques 500 bornes wifi LinkNYC pour remplacer les cabines téléphoniques. L’hebdomadaire New-Yorkais The Village Voice qui a réalisé un reportage sur le sujet, a d’ailleurs titré son article « Google transforme les cabines téléphoniques de NYC en outil de propagande ».

 

L’entreprise Gimbal, spécialisée dans la vente de balises bluetooth sera en charge de produire ces bornes dernières génération qui remplaceront les cabines téléphoniques New-Yorkaises. Équipées d’une connexion wifi gratuite de plusieurs gigabits, d’une prise USB, d’une tablette... ces appareils auront de quoi séduire les habitants prêts à se brancher au moindre signal électromagnétique. Seulement rien n’est gratuit, tout à un prix. Cet accès wifi nécessite donc la communication des données personnelles de l’utilisateur.

 

A l’origine de l’installation de ces technologies : l’entreprise Alphabet, la maison mère de Google et CityBridge, qui auraient déboursé 300 millions de dollars pour développer ce réseaux wifi à ciel ouvert. Ces bornes diffuseront de la publicité déterminée en fonction des données personnelles recueillies par un algorithme, aux alentours des bornes. Pour chaque connexion gratuite, l’utilisateur renseignera son adresse e-mail, données de géolocalisation, historique de navigation et autres informations personnelles, une aubaine pour l’œil de Sauron du Web. Une nouvelle façon d’espionner notre comportement au travers de notre smartphone.

L’écrivain Eric Sadin qui étudie les changements induits par la numérisation de notre monde, développe d'ailleurs dans son ouvrage Vie algorithmique les méfaits d’un techno pouvoir super puissant.

 

« Si CityBridge utilise un business modèle qui ne lui demande pas un sou tout en dépensant des sommes faramineuses pour l’installation de ces bornes, c’est que l’entreprise à l’intention de monétiser les données recueillies. Son objectif est de collecter un maximum de data pour ensuite en tirer profit » , explique Lee Tien, avocat chez Electronic Frontier Foundation.

 

« Ce sont des outils de propagande personnalisée. Des appareils qui coûtent plusieurs milliards de dollars, qui ne répondent pas aux besoins des consommateurs mais qui abolissent nos mécanismes de défense psychique. Et maintenant vous voulez installer ces machines dans toute la ville en déclarant qu’il s’agit d’un service public ? ! C’est un pacte avec le diable » , déclare théoricien des médias et écrivain Douglas Rushkoff.

 

A l’inverse le maire de New-York Bill De Blasio vantait en février les mérites de ce réseau gratuit en décrétant que « les New-Yorkais aiment les choses gratuites » .

 

Reste à savoir si Google anonymisera et agrégera toute les données récoltées. Ce qui semble, à ce stade, évidemment utopique.

Anaïs Farrugia

Après un master de droit et management de la culture et des médias, Anaïs intègre la rédaction de L’ADN pour un stage de 6 mois. Elle passera ensuite par le monde des agences, notamment en tant que consultante éditoriale chez Brainsonic. Elle réintègre L’ADN en 2019 au poste de Journaliste.
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