Attentat de Nice : les derniers détails sur l'enquête

Le procureur de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point sur les victimes, sur l'enquête et sur le profil du tueur. , François Molins a fait état de 84 morts, 74 blessés toujours hospitalisés dont 28 se trouvent en réanimation et 19 en pronostic vital engagé. Le procureur a indiqué que toutes les opérations en médecine légale étaient terminées, ce qui signifie que les certificats de décès et les permis d'inhumer peuvent être délivrés. A ce jour, 71 victimes ont été formellement identifiées et les premiers corps ont été restitués ce matin.

Un acte prémédité

Sur l'enquête, François Molins a confirmé que six personnes étaient actuellement en garde à vue. L'une d'elles est le destinataire d'un SMS envoyé par le terroriste quelques minutes avant son passage à l'acte.

Par ailleurs, le caractère prémédité de cet acte terroriste est établi. a en effet pris contact avec la société de location le 4 juillet et a récupéré le poids lourds le 11 juillet. Il a laissé un chèque de caution de 1.600 euros. Il s'est en outre rendu plusieurs fois sur la promenade des Anglais. Ont été retrouvés plusieurs selfies de Mohamed Lahouaiej Bouhlel sur la fameuse avenue ainsi que des images des vidéos surveillance de Nice montrant son camion stationné devant le Negresco.

Le caractère prémédité ressort aussi de l'examen de son ordinateur. De nombreuses recherches avec pour mots-clés "horribles accidents mortels" ou "terribles accidents mortels", ou encore "vidéos choc, âmes sensibles s'abstenir" ont été faites par le tueur.

Enfin, son récent besoin d'argent laisse penser qu'il s'agit d'un "attentat pensé et préparé". Quelques jours avant les faits, il a tenté de contracter un prêt à la consommation de 5.000 euros qui lui a été refusé pour risque d'insolvabilité. Il a également voulu retiré 1.000 euros du distributeur mais n'a pu obtenir que 550 euros. Il a aussi vendu son véhicule personnel le 13 juillet.

Un intérêt "récent" pour la mouvance islamiste radicale

Quant au profil de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le procureur parle d'un individu qui, selon les témoignages, semblait "très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, mangeant du porc, buvant de l'alcool, consommant de la drogue, et ayant une vie sexuelle débridée". Il était aussi doté d'un caractère violent notamment envers sa femme et ses enfants. Néanmoins, depuis huit jours, il s'était laissé pousser la barbe, "expliquant que la signification de cette barbe était religieuse. "Il ne comprenait pas pourquoi Daesh ne pouvait pas prétendre à un territoire", a poursuivi le procureur devant la presse, en précisant que le tueur avait fait des "recherches quasi quotidiennes de sourates du Coran", "de photos de cadavres en lien avec l'islam radical", sur les fusillades d'Orlando et de Dallas, ainsi que sur l'attaque de Magnanville, selon l'exploitation de son ordinateur.

En clair, le tueur de Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, présentait un "intérêt certain" mais , a affirmé François Molins. La "radicalisation" peut "intervenir d'autant plus rapidement quand elle s'adresse à des personnalités perturbées, ou à des individus fascinés par l'ultraviolence", a-t-il souligné.