Le jeune photographe russe est l'une des révélations des 47e Rencontres photographiques d'Arles. Il explore les ruines de l'empire soviétique dans une série nommée “Restricted Areas”.
Publié le 18 juillet 2016 à 19h00
Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h53
Vaisseaux abandonnés, bâtiments inutiles, monuments oubliés, radars à jamais sourds se détachent et surgissent des paysages immaculés comme les fantômes d'un rêve inachevé. Le rêve de puissance et de grandeur de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
Danila Tkachenko, jeune photographe russe, né en 1989 à Moscou, est une des révélations majeures des Rencontres de la Photographie d'Arles avec l'exposition Restricted Areas au Méjan. Il nous propose une exploration minutieuse des vestiges cachés de la grandeur de l'empire soviétique dans la tradition de la photographie documentaire qu'il réinvente avec cette série. Il se rend, avant que la neige et le temps ne les fassent disparaitre, dans les bases militaires, les villes secrètes, les sites d'expérimentation nucléaire, spatiale ou technologique des anciens territoires de l'Union Soviétique.
De ces cimetières oubliés de guerres qui n'auront jamais lieu, de recherches qui n'aboutiront jamais, de ces zones interdites, inconnues des cartographes, cachés aux yeux du monde, et aujourd'hui livrés à l'abandon, il isole alors, dans chacune de ses images, les éléments constitutifs du rêve hégémonique de la puissance communiste. Une lumière immaculée les enrobe, une fine pellicule de neige les recouvre et la brume les enveloppes leur donnant une douceur que ceux qui les ont conçus et construits n'ont sans doute jamais imaginée. Aujourd'hui, ces instruments de guerre reposent en paix et Danila Tkachenko écrit avec talent leur épitathe.
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