Censure à l'Igas ? Des syndicats dénoncent un tabou sur les 35 heures

Un rapport remis à la direction de l'instance n'a pas été transmis au gouvernement. Mediapart relaie les critiques des représentants du personnel.

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Le siège de l'Inspection générale des affaires sociales (image d'illustration).
Le siège de l'Inspection générale des affaires sociales (image d'illustration). © Copyright (c) 1998 Hewlett-Packard Company

Temps de lecture : 2 min

Les accusations révélées ce vendredi par le site Mediapart secouent l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Habituée à la discrétion et à la sobriété des rapports, la direction de cette instance est accusée de censure par certains de ses agents. Deux inspecteurs s'insurgent de la non-publication de leur rapport sur l'impact des politiques d'aménagement et de réduction du temps de travail. En théorie, ces travaux de l'Igas passent par les mains de ses dirigeants, puis sont remis au gouvernement pour fournir des indications sur les résultats des politiques publiques et adapter les orientations si nécessaire.

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Seulement, dans ce cas précis, le Syndicat des membres de l'Igas et la CFDT affirment que le directeur Pierre Boissier a bloqué le document sur son bureau. Il aura fallu vingt ans aux inspecteurs pour réaliser une étude de l'impact des 35 heures et celle-ci n'est même pas arrivée jusque sur les tables du conseil des ministres. Cette situation est plutôt inédite puisque c'est la première fois que le patron de l'Igas prend ce genre de décision, selon les informations de Mediapart, qui précise qu'il est néanmoins légalement dans son droit.

Oppositions d'analyses

Les organisations représentatives du personnel crient au scandale, mais la direction affirme pourtant qu'elle n'a pas transmis le rapport en raison de sa qualité discutable. Interrogés par le site d'information, les services de Pierre Boissier parlent d'« erreurs manifestes d'appréciation » et d'« insuffisances flagrantes commises dans le cadre des investigations ou dans l'élaboration des conclusions ».

En face, les syndicats balaient ces critiques de la direction et qualifient Pierre Boissier d'individu qui se place en « autorité autonome ayant le pouvoir de sélectionner les analyses dont peuvent bénéficier les ministres ».

Les deux camps s'affrontent donc dans une lutte quasi idéologique dont il est difficile d'identifier les tenants et les aboutissants. Si censure il y a, les motivations prêtées au directeur sont un peu floues. Le gouvernement pourrait pourtant avoir besoin d'un éclaircissement sur la question du temps de travail. Les 35 heures, un symbole socialiste historique, pourraient être assouplies avec la loi El Khomri.

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Commentaires (17)

  • Vieuxcandide

    En 1999, il y a eu des grèves répétées CONTRE les 35 heures, maintenant c'est POUR leur maintien, CONTRE tout changement : rien ne change.
    Pour le reste, l'IGAS n'a jamais publié de rapport sur l'effet délétère possible et confirmé de la destruction systématique de tout collectif spontané de travail dans les hôpitaux depuis le milieu des années 80 : c'eût été contraire à la volonté de planification de ces grands-serviteurs-de-l'Etat, irresponsables par définition.
    Comme les autres, je suis curieux de connaître la teneur du rapport : ça me réconcilierait peut-être avec certains membres de l'IGAS.

  • mrchelem

    Ce que le peuple ne sait pas ou ne veut pas savoir : Les 35 heures ont étè mis en place sans préparations ni prospectives à l'hôpital. Martine a oublié qu'un médecin c'est 10 ans de formation au minimum, on a donc embauché des praticiens étrangers à gogo dont certains parlaient à peine français, payés au smig hospitalier, corvéables à merci par tous les bobos de gôche qui partent en retraite en ayant accumulé les jours de congés, de R. T. T. , plus grave personne n'a fait l'évaluation du coût humain, décès indus, reprises d'opération, la liste pourrait être longue. Notre enfant a étè agréssè par des itinérants un soir de juin. L'hôpital de Vannes nous l'a renvoyé en taxi malgré 2 grosses fractures du crâne et le diagnostic posé par son père, cet adolescent a étè sauvé par le service de neurochirurgie de Rennes mais reste handicapé à vie. Je comprends la réticence du patron de l'Igas à publier un rapport soit corrosif, soit bidonné pour faire plaisir aux syndicat.

  • LR

    Comme l'ont souligné de nombreux intervenants qui m'ont précédé, mais je vais sans doute me faire censurer.