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Parlement

Etat d'urgence: quand une députée fait appel à Jean Jaurès

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La prorogation anime l'Assemblée nationale jusque tard dans la nuit. Avec des centaines d'amendements et des échanges musclés. L'ex-écolo Isabelle Attard y va aussi de sa créativité législative. Le parlementaire propose que "soient considérés comme ayant fait publiquement l’apologie du terrorisme tous les hommes publics, ministres, sénateurs, députés ayant trafiqué de leur mandat, touché des pots-de-vin, participé aux affaires financières véreuses."

Une référence à Jean Jaurès, dit-elle dans l'exposé de son amendement, qui à la fin du 19e siècle a défendu l'idée que "rien dans notre démocratie n’est capable de bouleverser les consciences, d’aigrir les haines, de provoquer aux révolutions désespérées, comme les exemples de corruption donnés d’en haut par ceux qui détiennent une part du pouvoir." Le socialiste proposa d'ajouter dans le code civil que "soient considérés comme ayant provoqué aux actes de propagande anarchiste tous les hommes publics, ministres, sénateurs, députés, qui auront trafiqué de leur mandat, touché des pots-de-vin, participé aux affaires financières véreuses."

"Nous assistons à surenchère sécuritaire jamais vue, a-telle déploré dans l'hémicycle. Vous avez décidé, chers collègues, de faire de Minority Report un film de petit joueur".

Près d'une semaine après l'attentat de Nice, les députés ont voté la prorogation de l'état d'urgence à la suite du vote nocturne au Palais-Bourbon, au terme d'un examen marathon. Au final, les députés ont massivement adopté, par 489 voix contre 26, et 4 abstentions, ce quatrième projet de loi de prorogation, dans un hémicycle bien plus garni que d'ordinaire.

Ivan Valerio