Coût des violences en couple : 3,6 milliards d'euros en 2012

Le calcul établi par une chercheuse à Sciences Po confirme que ce sont avant tout les femmes qui subissent les violences et en supportent les coûts.

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Couple traversant une crise conjugale. Photo d'illustration.
Couple traversant une crise conjugale. Photo d'illustration. © WIDMANN/TPH/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Le coût des violences au sein des couples et de leurs conséquences sur les enfants (VSCE) ont de quoi inquiéter : il a été estimé à 3,6 milliards d'euros pour l'année 2012, dont 21,5 % de coûts directs (médicaux ou non), 66,8 % de coûts indirects et 11,7 % de coûts pesant sur les enfants. Il a été calculé en France par Catherine Cavalin (de Sciences Po) et son équipe et publié, ce matin, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). « Comme dans d'autres études, ce type de calcul contribue depuis quelque vingt ans à faire des violences interpersonnelles une question de santé publique », notent les auteurs en introduction.

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Ils rappellent que l'une des mesures du 4e Plan interministériel (2014-2016) de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes prévoyait « la réalisation d'une nouvelle étude sur l'estimation des coûts économiques des violences au sein du couple » dans notre pays. Sa mise en œuvre a été assurée en 2014 par un appel à projets de la Direction générale de la cohésion sociale, sous l'impulsion de différents services. Dans ce travail, les coûts directs comprennent les dépenses entraînées par des consommations de soins, celles liées à l'accueil et à l'accompagnement des victimes mais aussi des auteurs de violences, celles générées par l'activité de la police et de justice ou encore nécessitées par l'hébergement d'urgence ou le logement des victimes. Les coûts indirects sont définis comme des gains perdus, liés aux incapacités, maladies voire décès imputables aux VSCE.

3 femmes et 51 hommes se sont donné la mort après avoir tué leur (ex-)conjoint.

Certes les coûts directs interviennent peu dans le total, mais les auteurs soulignent que « plus des neuf dixièmes de chaque poste sont imputables aux femmes, à l'exception des postes "gendarmerie", "justice pénale" et "administration pénitentiaire", pour lesquels le ratio hommes/femmes dans le total est assez différent ». En clair, les hommes sont à l'origine de 97 % des dépenses de justice pénale et d'administration pénitentiaire. Ces chiffres prouvent bien que les principales victimes des actes de violence – physique, sexuelle ou psychologique – au sein des couples sont les femmes. Et de très loin.

Il en est logiquement de même concernant les coûts indirects : dans 80 % des cas, ce sont elles qui subissent les conséquences des conflits conjugaux en termes de préjudice et de productivité. En revanche, elles ne représentent « que » les deux tiers des décès. En 2012, 148 femmes ont été victimes d'homicides de la part d'un conjoint ou ex-conjoint et 26 hommes du fait de leur (ex-)compagne. Mais il faut aussi tenir compte des suicides. Les auteurs écrivent que « 3 femmes et 51 hommes se sont donné la mort après avoir tué leur (ex-)conjoint. Ces suicides d'hommes auteurs expliquent que le tiers des coûts indirects supportés par les hommes du fait des VSCE concerne des décès prématurés ».

Du côté des enfants, les chercheurs regrettent des manques patents de données. Les coûts liés à l'accueil et à l'accompagnement par l'aide sociale à l'enfance sont de loin les plus importants. Mais ils sont difficiles à établir, car aucune source ne permet de dire qu'ils sont placés en raison de « violences » chez leurs parents. Quant au nombre de décès prématurés, il n'est pas précisé.

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Commentaires (7)

  • xav2301

    Connaître le coût (supposé) des violences va permettre de les supprimer ? Il suffit de dire à la brute "stop, ça va coûter cher !" Et si on économisait ces études qui monopolisent des équipes entières durant des mois ? Et ces soit-disant chercheurs qui vivent grassement sur nos impôts, par la même occasion ?

  • Passeur

    ... On ne compte pas... Alors imaginez quand il s'agit de haine...

  • Angel91

    Un calcul imaginaire... J'espère que son n'étude n'a pas coûté un rond à la collectivité