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A l'université, la fin du tirage au sort en droit et en médecine

¤ Le nombre de lycéens n'ayant pas obtenu leur premier voeu via le portail Admission post-bac a été divisé par trois en un an. ¤ La tension reste très forte dans la filière Staps (sport).

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Par Marie-Christine Corbier

Publié le 21 juil. 2016 à 01:01

La situation s'améliore nettement, mais il reste des points noirs. Selon les chiffres publiés mercredi par le ministère de l'Enseignement supérieur, seuls 2.327 candidats de terminale n'ont pas obtenu leur premier voeu de licence. Un chiffre qui a été « divisé par 3 » par rapport à l'an dernier, se félicite le secrétaire d'Etat, Thierry Mandon, Ils étaient plus de 7.000 à la même date en 2015. Thierry Mandon précise que les candidats ainsi recalés ne représentent que 0,3 % des 761.659 candidats inscrits sur la plate-forme Admission post-bac (APB), porte d'entrée des bacheliers dans l'enseignement supérieur. Parmi ces 2.327 bacheliers, ils ne sont plus que 439 à n'avoir reçu aucune proposition, contre 2.000 l'an dernier à la même date. « Tous ces cas seront traités d'ici à la rentrée », promet-il.

L'autre bonne nouvelle vient du tirage au sort, une pratique qui concerne les filières les plus demandées. Elle est en recul : 80 licences y ont eu recours cette année, contre 190 l'an dernier, soit « une disparition de 70 % » de ces pratiques. « Il n'y a plus du tout de tirage au sort en droit ni en médecine, et en psychologie, cette pratique ne concerne plus que le site de Bordeaux », affirme Thierry Mandon.

Ces « bonnes nouvelles » sont, selon lui, le fruit de la réforme d'APB présentée en décembre : « C'est le produit cumulé des voeux groupés, de l'orientation et du nouveau rôle des professeurs principaux dans les lycées. » Les voeux groupés, mis en place cette année, permettent à un étudiant qui veut, par exemple, faire du droit, de mettre en voeu numéro 1 l'ensemble des universités de son académie ou de sa région pour maximiser ses chances d'avoir une place dans cette filière. L'orientation permet une « autorégulation » : « Si vous faites un bac pro ou techno et que vous voulez faire des maths, vous vous rendez compte que vous avez 99 % d'échouer [grâce aux nouvelles informations sur les débouchés professionnels disponibles via APB] et vous vous orientez alors vers une autre filière », précise-t-il encore. Quant au travail de terrain des professeurs principaux qui, depuis cette année, peuvent avoir connaissance des voeux de leurs lycéens, il le juge essentiel : « C'est l'embryon d'une réforme pour les années à venir » qui doit faire de l'orientation au lycée « une matière à part entière ».

Un système « complètement aveugle »

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C'est cette piste qui mérite d'être explorée pour la filière Staps (sport), selon le président de la Conférence des directeurs et doyens Staps Didier Delignières. Cette filière reste le point noir pour les bacheliers, malgré les 4.000 places supplémentaires prévues pour la prochaine rentrée (+25 % des capacités). « La tension est beaucoup plus forte que l'an passé », déplore Didier Delignières, car de plus en plus de bacheliers choisissent cette voie, pour un taux de réussite limité à 40 % en première année. « Ce qui m'effraie, dit-il, c'est qu'on laisse entrer en septembre des étudiants non motivés qui ont pris la place d'autres qui, eux, le sont et ont un vrai projet professionnel. Le système APB est complètement aveugle. Il faut poser honnêtement le problème, par l'orientation ou les prérequis à l'entrée. Ou, si le dogme est d'accepter tout bachelier à l'université, donner à cette dernière les moyens de les accueillir. »

Marie-Christine Corbier

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