Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Foule record à Jérusalem pour une Gay Pride sous haute tension

Un dispositif de sécurité inédit avait été mis en place, un an après la mort d’une adolescente poignardée par un extrémiste ultraorthodoxe

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 21 juillet 2016 à 23h02, modifié le 22 juillet 2016 à 06h40

Temps de Lecture 2 min.

Durant la Gay Pride de Jérusalem, le 21 juillet.

Les organisateurs de la Gay Pride attendaient 10 000 personnes. Ils furent presque trois fois plus nombreux à défiler dans le centre de Jérusalem, jeudi 21 juillet. Cette participation est historique, dans cette ville bien plus conservatrice et pieuse que Tel-Aviv, la véritable capitale de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT).

La surprise est d’autant plus grande que les jours précédant la marche avaient été consacrés aux préoccupations sécuritaires. Deux mille policiers mobilisés et disposés jusque sur le toit des immeubles, des barrières tout le long du parcours pour empêcher les intrusions, des routes adjacentes coupées, des participants fouillés : ce dispositif inédit avait été mis en place pour que le drame de la précédente Gay Pride ne se répète pas.

En 2015, une adolescente de 16 ans, Shira Banki, avait succombé à ses blessures après avoir été poignardée par un extrémiste ultraorthodoxe. Ce dernier, Yishai Shlissel, avait déjà été condamné à douze ans de prison après avoir attaqué des participants à la Gay Pride de 2005.

La police l’a de nouveau interrogé mercredi : il était soupçonné de préparer, depuis sa cellule, une attaque pendant la marche, en liaison avec l’un de ses frères. Jeudi, trente personnes suspectées de vouloir s’en prendre aux participants ont été interpellées.

Le cortège s’est arrêté pour déposer des fleurs devant une grande photo de Shira Banki. De nombreuses personnes participaient pour la première fois à l’événement, par solidarité mais aussi en réaction aux récentes attaques contre les homosexuels, venues de la droite religieuse. Un défilé prévu une semaine plus tôt dans la ville de Beersheba avait été annulé, officiellement en raison de menaces tangibles.

Jeudi, près de 250 rabbins ultraorthodoxes ont manifesté leur soutien, dans une lettre ouverte, à leur collègue Yigal Levinstein, qui avait traité les homosexuels de « pervers ». Ce rabbin dirige une école de formation pour les conscrits sur le point de rejoindre l’armée, dans la colonie d’Eli, en Cisjordanie.

Le responsable politique qui a concentré le courroux des manifestants est le maire de Jérusalem, Nir Barkat. Ce dernier a refusé de participer à la parade, afin de « ne pas heurter » les ultraorthodoxes et le camp national religieux. Devant la polémique, l’élu a précisé que la communauté LGBT avait le droit de manifester et qu’il comptait déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de l’adolescente défunte. Jeudi, juste avant la marche, Nir Barkat a publié un nouveau communiqué, pour dire qu’il comprenait « la douleur et les critiques de ceux qui sont en désaccord » avec sa décision.

En revanche, plusieurs responsables politiques comme le travailliste Isaac Herzog ou le centriste Yair Lapid (Yesh Atid) ont fait le déplacement. Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a enregistré un message vidéo en anglais dans lequel il apporte un soutien sans ambiguïté à la communauté LGBT. « Aimer quelqu’un ne devrait jamais signifier vivre dans la peur et la terreur », a-t-il dit, en faisant référence à la tuerie d’Orlando, survenue le 12 juin en Floride, ainsi qu’à l’organisation Etat islamique (EI), qui « précipite les homosexuels des toits des maisons ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Etre gay en Israël, un « combat de tous les jours »
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.