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Tirs sur un homme noir : un deuxième policier de Miami est suspendu

Le thérapeute noir Charles Kinsey lève les bras en signe de soumission avant d'être atteint par des balles tirées par un policier.

Le thérapeute noir Charles Kinsey lève les bras en signe de soumission avant d'être atteint par des balles tirées par un policier.

Photo : CBC

Radio-Canada

Un deuxième agent de police de North Miami a été suspendu après qu'un de ses collègues eut tiré lundi sur un thérapeute noir qui ne semblait opposer aucune résistance, le blessant à la jambe.

Le commandant du groupe tactique d'intervention, Emile Hollant, a été suspendu sans salaire après avoir fait des déclarations contradictoires au sujet de l'incident, a mentionné en point de presse le directeur de la Ville, Larry Spring. Le commandant aurait inventé des informations, explique le directeur, qui n'a pas voulu donner plus de détails.

Le thérapeute blessé pendant une intervention

Charles Kinsey, un thérapeute comportemental travaillant dans un foyer d'accueil de Miami, a été atteint par balles pendant qu'il menait une intervention auprès de son patient autiste. Il est actuellement traité à l'hôpital pour ses blessures et on ne craint pas pour sa vie.

M. Kinsey a expliqué aux médias qu'il tentait de rassurer son patient, qui s'était enfui du foyer d'accueil, lorsque quatre policiers sont arrivés.

Ces derniers répondaient à un appel faisant état d'un homme armé qui semblait vouloir se suicider.

À l'arrivée des policiers, Charles Kinsey se serait immédiatement couché sur le dos en plaçant ses mains dans les airs. Il aurait offert sa collaboration aux agents en déclinant son identité et en expliquant ce qu'il faisait.

Le thérapeute aurait dit aux policiers que ni lui ni son patient n'étaient armés, en leur demandant « de ne pas tirer ».

Dans une vidéo enregistrée par un témoin, on peut entendre le thérapeute préciser aux policiers que l'objet que tenait son patient n'était qu'un camion jouet.

Mais quelques instants plus tard, un policier a tiré trois coups de feu en direction de M. Kinsey, l'atteignant à la jambe.

Le thérapeute Charles Kinsey explique à des journalistes américains comment s'est déroulée l'intervention policière au cours de laquelle il a été atteint par balles.

Le thérapeute Charles Kinsey explique à des journalistes américains comment s'est déroulée l'intervention policière au cours de laquelle il a été atteint par balles.

Photo : La Presse canadienne / WSVN via AP

Le tireur se défend

L'agent qui a tiré, Jonathan Aledda, soutient qu'il croyait que le patient autiste était dangereux, qu'il était armé et qu'il allait faire feu sur son thérapeute. Le policier a donc tiré trois balles vers lui, mais l'aurait manqué et a accidentellement atteint Charles Kinsey.

J'ai fait ce que j'avais à faire dans une fraction de seconde.

Une citation de Jonathan Aledda, policier de Miami

Jonathan Aledda a également été suspendu, mais avec salaire, le temps que les services de police de l'État de Floride fassent la lumière sur les événements.

« Parfois, les policiers font des erreurs », admet le président de l'Association fraternelle des policiers du comté de Dade, qui représente Jonathan Aledda. « Ils ne sont pas des ordinateurs », ajoute John Rivera.

Depuis un mois aux États-Unis, la mort d'hommes noirs aux mains de policiers et celle de plusieurs agents à Dallas et à Baton Rouge ont entraîné une dénonciation massive de l'usage excessif de la force par les policiers, notamment envers les hommes noirs.

Le service de police de North Miami a juré que l'enquête sur ce dernier incident sera bien menée et transparente.

La procureure générale des États-Unis, Loretta Lynch, a quant à elle déclaré que le département américain de la Justice mènera aussi ses propres recherches sur cet événement.

Une formation sur l'autisme déficiente

L'événement a par ailleurs mis en lumière le manque de formation des policiers en ce qui a trait à l'autisme.

L'autisme n'est pas facilement perceptible visuellement, souligne Teresa Becerra, directrice de la Société de l'autisme de la Floride.

Elle croit que les officiers ont de la difficulté à reconnaître les autistes puisque les caractéristiques de la maladie peuvent changer d'un moment à l'autre, passant de tics à un comportement agressif.

Teresa Becerra dit comprendre que les policiers n'aient pas reconnu les symptômes du patient autiste lors de l'incident.

Avec les informations de Associated Press et Reuters

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