"Jeanne W., 39 ans, est enfermée 20 heures sur 24 dans une cellule de 15m² avec quatre et même parfois cinq codétenues, en permanence". Me Luc Febbraro, un avocat du barreau d'Aix-en-Provence, vient d'écrire au procureur de la République de Nice "pour l'alerter sur les conditions de détention des femmes à la maison d'arrêt de Nice".
Le pénaliste a déposé plainte contre X au nom de sa cliente. "J'ai signalé à M. Prêtre [procureur de la République de Nice] que ces conditions innommables scandaleuses. J'ai également envoyé une copie de mon courrier au juge d'application des peines qui vient de refuser un aménagement de peine pour cette dame alors qu'elle doit être libérée le 10 octobre prochain."
"Traitement dégradant"
Le pénaliste d'Aix s'appuie sur l'article 225-14 qui sanctionne le fait de soumettre une personne vulnérable à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine.
Luc Febbraro évoque également l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme en estimant que "Jeanne W est victime d'un traitement dégradant."
Mi-juin, des détenues s'étaient manifestés dans la cour de promenade en refusant de gagner leurs cellules. Elles protestaient contre la surpopulation carcérale, problème régulièrement soulevé à Nice par les syndicats pénitentiaires UFAP et CGT. "Le problème est identique aux Baumettes à Marseille et aucun magistrat ne réagit", s'indigne Me Febbraro.
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