Transfusion : le "bon" sang des quadragénaires !

Une étude universitaire portant sur la survie des transfusés montre que le donneur idéal de globules rouges est un homme âgé de 40 à 50 ans.

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Notre système de santé a besoin d’environ 10 000 dons par jour pour aider un million de patients par an.
Notre système de santé a besoin d’environ 10 000 dons par jour pour aider un million de patients par an. © Nur Photo/AFP

Temps de lecture : 2 min

En cas d'hémorragie ou de certaines affections graves, il est crucial de recevoir du sang très rapidement. Nul ne se pose alors de questions sur l'origine de cet « or rouge » destiné aux malades ou aux accidentés, et les transfusions, en tout cas dans les pays industrialisés, sont très sécurisées. Et pourtant c'est bien au profil des donneurs que s'est intéressée l'équipe du Dr Michaël Chassé, de l'université de Laval à Québec. Les résultats de son étude statistique sur la santé de plus de 30 000 transfusés viennent d'être publiés dans la revue JAMA Internal Medicine. Ils ont de quoi surprendre.

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Les auteurs ont recueilli des informations sur la provenance des 187 960 transfusions reçues par ces patients. Ils ont collecté des renseignements sur les 80 755 donneurs, leur sexe (51,3 % d'hommes), leur âge (42,4 ans en moyenne) et leurs éventuels problèmes de santé. Quant aux transfusés, ils avaient 69 ans en moyenne et ils avaient reçu au moins une fois du sang entre 2006 et 2013 (certains ont évidemment bénéficié de plusieurs transfusions de donneurs différents). Leur mortalité, durant les 2,3 ans de suivi moyen, était de 43 %.

Le donneur idéal a entre 40 et 50 ans

Plus surprenant, ce travail montre que le risque de décès augmente de 8 % par unité transfusée lorsque le donneur a moins de 20 ans et de 6 % pour un donneur ayant entre 20 et 30 ans, par rapport à un donneur âgé de 40 à 50 ans. Il indique aussi que le fait de recevoir les globules rouges d'une femme entraîne un risque de mortalité plus élevé de 8 % par unité transfusée par rapport à un donneur masculin. Cet effet sur la longévité a été observé que le receveur soit un homme ou une femme.

L'association entre le jeune âge du donneur et l'augmentation du risque de mortalité a surpris les auteurs. Ils émettent l'hypothèse que certaines jeunes personnes ne sont pas conscientes d'avoir une maladie susceptible d'affecter le receveur lorsqu'elles se rendent dans un centre de transfusion. Ensuite, le développement progressif de cette pathologie les empêchera de continuer à offrir leur sang. Reste à expliquer la différence entre les deux sexes. Certes les globules rouges sont physiologiquement identiques mais ceux des femmes sont plus sensibles à l'adrénaline, qui diminue leur affinité pour l'oxygène (et les rendent donc moins performants). Et des facteurs présents dans le plasma, qui diffèrent en fonction du sexe, pourraient participer à l'effet observé.

Environ 10 000 dons nécessaires par jour

« Cette étude met en évidence le besoin de rechercher quels facteurs génétiques et démographiques des donneurs, hormis le groupe sanguin, peuvent influencer la sécurité et l'efficacité des différents composants sanguins », écrit le Dr Harvey Klein, des National Institutes of Health (NIH) à Bethesda (Maryland), dans un éditorial accompagnant l'article. En attendant, il est impératif que, pendant cette période de vacances et a fortiori avec les risques qui pèsent encore sur notre pays, un maximum de personnes – hommes et femmes, jeunes et âgés – continuent à donner leur sang. Notre système de santé a besoin d'environ 10 000 dons par jour pour aider un million de patients par an.

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Commentaires (3)

  • Pasidouqueca

    Une meilleure éducation au niveau hygiène de vie doit normalement avoir des conséquences positives sur le Rh, moi c'est le pinard que j'ai amélioré dans ma consommation j'en bois moins mais du bon enfin moins...

  • bonsens9

    J'aurai moins mauvaise conscience à ne pas le donner...

  • pafoufou

    Mais c'est bien sûr !
    Quoi de neuf Docteur ?