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La polémique est devenue une affaire d'État. Un face-à-face entre le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et la policière municipale de Nice Sandra Bertin. Cette dernière, chargée de la vidéosurveillance de la ville, a affirmé au Journal du dimanche avoir subi « des pressions » de la part du cabinet de l'Intérieur après l'attentat qui a frappé la promenade des Anglais le 14 juillet au soir. Derrière cette affaire semble surtout se jouer un affrontement politique.
À en croire ses comptes Facebook et Twitter – désormais supprimés –, la policière s'engage politiquement. Comme l'a repéré Le Parisien, Sandra Bertin utilise un autre patronyme dans le cadre de ses fonctions à la ville de Nice : Sandra Tardeil. C'est avec ce nom qu'elle soutient le président de région Les Républicains Christian Estrosi. Elle n'hésite d'ailleurs pas à tancer la « pseudo-politique socialo » du gouvernement, sans oublier la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. En février dernier, elle a partagé une publicité de « Monsieur Bibi, grand voyant médium » qu'elle a commentée : « Je crois que j'ai trouvé le bras droit de Najat... MDR » (sic).
Son nom apparaît également dans la liste des participants à une réunion publique du 6 mars 2015 – lors de l'entre-deux-tours de l'élection départementale – organisée par Lauriano Azinheirinha, adjoint au maire de Nice et vice-président du département des Alpes-Maritimes dirigé par Éric Ciotti.
Guerre de personnes
Dans une interview à France 2, dimanche soir, la policière a maintenu ses accusations en assurant avoir été « littéralement harcelée téléphoniquement : au fur et à mesure que le temps pass[ait], les appels [étaient] de plus en plus rapprochés ». Elle peut, en tout cas, compter sur le soutien de Christian Estrosi, qui a pris sa défense sur Europe 1 lundi, taclant une nouvelle fois Bernard Cazeneuve. « Heureusement que Sandra Bertin a dit ses vérités. Comment peut-on, dans une même journée, mobiliser le procureur de la République, le directeur général de la police nationale et le ministre pour lui répondre ? Quelle fébrilité ! Quel affolement ! » a lancé le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
De son côté, le ministre de l'Intérieur a déposé une plainte pour diffamation. Le pensionnaire de la Place Beauvau a reçu le soutien du président François Hollande et aussi de ses collègues ministres. Les ténors socialistes se sont, eux aussi, rangés aux côtés de Benard Cazeneuve. Alors que la guerre de personnes fait rage entre le clan Estrosi, incarné par Sandra Bertin, et le gouvernement, d'autres questions restent en suspens : pourquoi si peu de moyens policiers dans une des villes les plus sécurisées de France ? Pourquoi avoir demandé à la ville de Nice de supprimer les images de vidéosurveillance du 14 juillet au soir ?
En somme cette madame Bertin étant partisane n'est donc pas crédible, comme tout sectaire (et ils sont légion tant à gauche qu'à droite et tous bien incapables de gouverner voire de penser -le sectarisme, l'esprit partisan a toujours rendu aveugle aux réalités de l'univers, les uns ayant des lunettes roses, les autres des lunettes noires). Et tous veulent que Socrate boive la cigüe.
Votre commentaire est tout à fait pertinent et ce comportement n'est pas propre aux administrations, on le trouve aussi à foison dans les grandes entreprises, où de petits chefs, trop nuls pour imposer ou convaincre utilisent ce moyen pour obtenir ce qu'ils souhaitent
Sans doute. Mais ceux qui cherchent à la descendre en flammes ne le sont pas moins, y compris ceux qui appartiennent à l'entourage plus ou moins proche de Cazeneuve et qui sont à l'origine de cet épisode lamentable...