Le racisme se banalise sur Internet

Selon une étude réalisée dans 5 pays européens, les mouvements qui en font l'apologie profitent de l'absence de poursuites pour y diffuser leurs messages.

Source AFP

Le racisme se banalise sur Internet.
Le racisme se banalise sur Internet.

Temps de lecture : 2 min

Les discours racistes et de haine sont de plus en plus banalisés sur le Web, les mouvements qui en font l'apologie profitant de l'absence de sanctions pour y diffuser leurs messages : ce sont les conclusions d'une étude européenne publiée ce vendredi à Barcelone. L'enquête qui a été menée dans cinq pays européens (Italie, France, Espagne, Roumanie, Royaume-Uni) dénonce notamment « la passivité » des médias sociaux face à ces discours dont la diffusion semble se renforcer, comme les partis extrémistes qui en font la promotion. « Internet a représenté un saut qualitatif pour beaucoup de choses, y compris la diffusion de discours de haine », a expliqué lors d'une conférence de presse Miguel Pajares.

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Cet anthropologue est l'un des chercheurs ayant réalisé l'étude commandée à l'université de Barcelone dans le cadre du projet PRISM de l'Union européenne, destiné à lutter contre ce phénomène. « Internet a permis de diffuser ce discours et aussi de le normaliser et de l'assumer comme inévitable », a-t-il ajouté. Les enquêteurs ont interrogé cent cinquante usagers des réseaux sociaux, des magistrats et des policiers et ont découvert que, dans la plupart des cas, les victimes ne dénoncent pas les propos incriminés. Selon l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, entre 60 et 90 % des victimes renoncent à porter plainte.

« Ces idées se consolident »

Du coup, « ces idées se consolident et le problème est minimisé, car il ne figure pas dans les statistiques officielles de plaintes », prévient l'anthropologue Olga Jubany, directrice de l'étude. Parmi les raisons avancées par les enquêteurs figure le manque d'information, notamment sur le fait que de tels comportements peuvent être poursuivis en justice, ou le manque de confiance dans les mécanismes permettant de porter plainte auprès de la police et des administrateurs des sites. Les enquêteurs ont notamment dénoncé auprès de Facebook cent commentaires racistes trouvés sur le réseau social numéro un et seulement neuf ont été éliminés. Selon eux, Facebook a indiqué que les autres ne remplissaient pas les critères pour être supprimés. Parmi ces commentaires, certains appellent à tuer des musulmans ou à envoyer les juifs dans des camps de concentration. Chaque pays a une population cible privilégiée : les Gitans en Roumanie, les Arabes en France, les immigrés au Royaume-Uni, selon les auteurs. « Les gens ne dénoncent pas, car cela ne marche pas. Ces mécanismes ne sont pas efficaces [...] les messages restent et continuent à promouvoir ces idéologies », a déploré Olga Jubany.

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Commentaires (7)

  • Passeur

    @Russalka : votre commentaire est intéressant et j'y adhère globalement mais recèle a priori une contradiction : vous dites qu'il faut renoncer à ses traditions et ses croyances quand l'on veut s'intégrer. Soit (Encore que nous ne sommes pas uniformes, loin s'en faut). Or, me semble t'il, vous qui avez vécu 20 ans en terre musulmane n'avez pas renoncé (et c'est sans doute heureux) aux vôtres, traditions et croyances européennes, place de la femme et autres, n'est ce pas ? Sauf à me tromper, je pense qu'il ne s'agit pas de renoncer ou d'abjurer, seulement de se cantonner à la sphère privée et d'adopter un comportement plus neutre (une croix catholique ou protestante, une kippa ou une simple foulard sans ostentation) dans la sphère publique, bref la laïcité apaisée. Vœu pieux. Bien cordialement

  • claro

    Parfait votre mail (comme souvent).
    j'ajouterai que l'Etat devrait interdire les mouvements qui se réclament des salafistes ou des frères musulmans.
    Sinon le FN en fera son cheval de bataille.

  • Russalka

    Qu'on me permette de rappeler ici que le racisme, s'il est hautement condamnable, n'a rien à voir avec la critique d'une religion.
    La Licra l'a répété maintes fois et je l'ai dit par ailleurs, citant de mémoire des propos de sa représentante à l'ONU, " le relativisme culturel criminalise la critique des religions et instruit le procès des nations occidentales. "
    La confusion est entretenue par des officines qui ont intérêt au clash entre communautés. Il ne faudrait pas oublier quelque chose : les citoyens Européens n'ont jamais été consultés démocratiquement lorsqu'il a été choisi par leurs dirigeants (et je pense en particulier à Pompidou chez nous) de faire venir sur nos territoires des masses de populations étrangères à nos modes de vie et meours et qui y ont carrément planté les leurs.
    Je connais et fréquente pas mal de personnes issues du Maghreb ou du Moyen Orient (Maroc, Syrie, Liban). Toutes ont su élever leurs enfants dans la tendresse pour notre pays. Toutes ont accepté de faire passer leur culture et leur religion après la culture et l'histoire française. Ce n'est hélas pas le cas de tous les descendants des familles immigrées hier qui aujourd'hui préfèrent s'afficher comme appartenant à telle ou telle communauté que comme citoyens à part entière.
    Lorsque je vivais dans ces pays musulmans, pendant 20 ans, il ne me serait jamais venue à l'esprit de provoquer l'ire des autochtones en me pavanant en mini-jupe.
    Il est temps de regarder en face, sans haine et sans esprit de revanche que les français dans leur immense majorité sont de plus en plus désemparés devant la présence grandissante de populations qui les font se sentir davantage égarés en Arabie qu'en France... Et qu'ils ont le droit de dire leur désarroi et que la moindre des courtoisies, quand on est adopté par un pays est d'adopter ses moeurs. TOUTES ses moeurs. Http : //lesobservateurs. Ch/2015/03/09/lendogamie-musulmane-menace-le-futur-plus-que-la-demographie/