Le sénateur socialiste Bernie Sanders, rival de Hillary Clinton durant la campagne des primaires démocrates, “aime à se vanter d’avoir su créer un mouvement ardent” autour de sa candidature, souligne The New York Times.

Et lors du premier jour de la convention nationale démocrate, qui s’est ouverte lundi 25 juillet à Philadelphie, “il semblait presque avoir perdu le contrôle du brasier qu’il avait contribué à allumer”.
Manifestations
En effet, ses partisans, venus en nombre, se sont fait entendre à l’intérieur du centre de convention, mais aussi dans les rues de la ville, où ils ont manifesté aux cris de “Hell no, DNC! We won’t vote for Hillary!” [Au diable le DNC (l’organe central du Parti démocrate), on ne votera pas pour Hillary] et de “Lock her up!” [Mettez-la en prison, un slogan également entendu chez les partisans de Donald Trump lors de la convention républicaine la semaine dernière].

Leur colère était rendue encore plus vive par la diffusion, par le site WikiLeaks, de 20 000 mails dérobés dans les serveurs du Comité national démocrate, l’organe qui dirige le parti. Des courriels embarrassants pour l’appareil du parti, qui semble avoir favorisé Hillary Clinton durant les primaires face à son rival Bernie Sanders.

Cette affaire a même conduit à la démission de Debbie Wasserman Schultz, la présidente du Comité national démocrate à la veille de l’ouverture de la convention de Philadelphie.

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Bernie Sanders, lui, s’est employé à “ramener le calme et (à) appeler à l’unité” lors de son discours à Philadelphie où il a mentionné, pas moins de quinze fois, le nom de Hillary Clinton et qu’il a conclu en déclarant : “Hillary doit devenir la prochaine présidente des Etats-Unis”, rapporte The New York Times.

Un peu plus tôt dans la journée, il avait même sommé ses délégués par courriel de “ne pas huer son ex-rivale et (de) ne pas manifester leur mécontentement dans les travées en expliquant : ‘La crédibilité de notre mouvement s’en ressentirait et c’est ce que veut Donald Trump. Mais ce n’est pas comme cela que l’on réussira à élargir le mouvement progressiste dans ce pays’.” 
Deux camps irréconciliables
Si la colère des partisans de Bernie Sanders “tourne désormais moins autour de sa personne qu’autour de revendications plus large sur l’équité, le financement des campagnes électorales ou la démocratie”, il n’en reste pas moins que le mouvement initié par le candidat “semble s’être scindé en deux camps irréconciliables”, souligne le journal.

Le camp des “vrais croyants” en Bernie – qui rassemble des électeurs profondément désillusionnés qui pourraient, in fine, se tourner vers le candidat républicain Donald Trump – et celui, numériquement bien plus important, des “pragmatiques” qui ont abandonné “la lutte pour se ranger derrière la candidature de Hillary”, conclut The New York Times.

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