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SolarStratos: un avion électrique dans l'espace

Le Solarstratos
Le Solarstratos: 8,5 mètres de longueur, 24,8 mètres d'envergure, un coût entre 3 et 4 millions d'euros. © SolarStratos
Par La Rédaction

Le Suisse Raphaël Domjan a accompli le premier tour du monde en bateau solaire. Cette fois, il se lance dans un pari insensé : atteindre la stratosphère à bord d’un avion uniquement propulsé par l’énergie solaire. I comme Icare. R comme Raphaël en 2018.

Paris Match. Comment avez-vous eu l’idée de créer cet avion ?
Raphaël Domjan. Nous sommes partis d’un modèle qui existait : l’Elektra One. On l’a transformé pour le pousser à ses limites afin d’aller dans la stratosphère. Des modules solaires intégrés sur les ailes alimentent le moteur. Il faut encore régler les problèmes de poids car, en altitude, chaque gramme aura un impact sur nos performances : on doit faire perdre 10 kilos à l’appareil.

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Raphaël Domjan
Raphaël Domjan © Solar Stratos

 Vous avez fait le premier tour du monde en bateau solaire, puis traversé le passage du Nord-Ouest en Arctique sur un kayak solaire. Quel est votre but ?
Apporter des solutions ! Et montrer le chemin pour lutter contre le réchauffement climatique. Le meilleur moyen de faire de la très haute altitude, c’est un avion électrique. Pour fonctionner un moteur a besoin d’essence et d’air. Plus un engin propulsé au thermique s’élève en altitude, moins il a d’énergie. Nous, c’est le contraire. Plus on monte, plus il fait froid et plus les panneaux solaires sont efficaces. On gagne 40 % d’énergie en plus depuis la stratosphère.

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La mission qui vous emmènera dans la stratosphère durera au moins cinq heures : deux heures de montée, quinze minutes la tête dans les étoiles et trois heures pour redescendre sur Terre. Vous préparez-vous comme un astronaute ?
Non, car cela dure moins longtemps et je vais moins haut. La frontière de l’espace est à 100 kilomètres de la Terre. Nous n’irons “qu’à” 30 kilomètres. Je m’entraîne sur un simulateur de vol qui reproduit la montée avec une combinaison spatiale. Elle est nécessaire, l’avion n’étant pas pressurisé pour l’alléger. Nous travaillons aussi pour la faire fonctionner à l’énergie solaire.

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"Plus on monte, plus il fait froid et plus les panneaux solaires sont efficaces. On gagne 40 % d’énergie en plus depuis la stratosphère"

En cas de problème, vous ne pourrez pas vous extraire de l’habitacle et sauter en parachute. Est-ce un risque que vous prenez en considération ?
Effectivement, il n’y aura pas de plan B. Le danger est acceptable. Ce n’est pas plus téméraire que de partir dans l’Himalaya.

Est-ce qu’un jour tout le monde pourra voler à bord de votre avion ?
Oui, j’espère. Nous avons créé un club : 10 places ont été proposées aux adhérents pour deux à trois heures de vol à 10 000 mètres d’altitude. Le prix ? 50 000 euros. Dès l’année prochaine, ce seront les premiers passagers d’un avion solaire et électrique. Puis, après le vol de 2018 à 25 000 mètres, j’envisage un projet de vols stratosphériques commerciaux. Il faudrait alors construire un autre avion pressurisé. Peut-être qu’en 2020 nous pourrions proposer ce type de vol.

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Sans titre
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• Vitesse : 60 km/h en croisière et 250 km/h dans la stratosphère.

• Température extérieure : entre – 60 et – 70 °C.

• Nombre de cellules solaires : 1 400.

• Batteries : 2 batteries pour une capacité de 20 kW/h.

• Propulsion : hélice (2,2 mètres, 4 pales).

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