L’inflexion – tant espérée – de la courbe du chômage tarde à se confirmer. En juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 5 400 en métropole, passant à près de 3,526 millions, soit une hausse de 0,2 %, selon les statistiques rendues publiques, mardi 26 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Ce chiffre (qui s’élève à 3,781 millions en tenant compte des outre-mers) est en augmentation pour le deuxième mois consécutif. Pour autant, il n’efface pas la baisse enregistrée depuis le début de l’année (- 54 800), mais il jette une ombre sur le discours martelé depuis plusieurs semaines par l’exécutif selon lequel « ça va mieux ».
Les résultats sont également décevants si l’on prend en considération les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) : en les ajoutant aux chômeurs « stricto sensu » (catégorie A), le total est de 5,434 millions dans l’Hexagone (presque 5,734 millions sur l’ensemble du territoire français), en progression de 0,1 % en un mois.
Les moins de 25 ans touchés
Ce léger rebond n’est pas une bonne nouvelle, d’autant que le plan de formation en faveur des chômeurs, annoncé en janvier, commence manifestement à porter ses fruits et contribue à faire sortir des catégories A, B et C des demandeurs d’emploi : en juin, près de 80 000 personnes ont pris cette trajectoire, alors qu’elles n’étaient qu’un peu moins de 50 000 un an plus tôt. Un autre indicateur confirme le phénomène : l’augmentation (+ 11,3 % en trois mois) du nombre d’inscrits à Pôle emploi qui ne sont pas tenus de rechercher du travail, notamment parce qu’ils suivent un stage (catégorie D).
Le ciel s’assombrit un peu pour les jeunes, alors que leur situation s’était notablement améliorée depuis 2015. Les moins de 25 ans, sans aucune activité, sont en effet plus nombreux à rechercher un poste, en métropole (+ 0,8 % en un mois ; + 0,6 % sur un trimestre). Toutefois, « le bilan demeure positif » aux yeux de la ministre du travail, Myriam El Khomri, puisque les statistiques du chômage dans cette classe d’âge sont orientées à la baisse, sur six mois (près de - 11 000) et sur un an (un peu plus de - 30 000).
Le gouvernement peut, par ailleurs, se prévaloir d’autres signaux encourageants. Ainsi, les personnes inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C) voient leur nombre régresser de près de 1 % en juin (de 2,2 % depuis trois mois). Et l’emploi intérimaire, considéré comme un indicateur qui préfigure la situation de l’emploi dans les prochains mois, s’est accru de 5,8 % au premier semestre, selon le baromètre de Prism’emploi, un organisme qui regroupe plus de 600 professionnels du secteur.
A la mi-juin, l’Insee avait indiqué, dans une note de conjoncture, que la reprise de la croissance (+ 1,6 % prévu en 2016) devrait permettre la création de quelque 139 000 emplois dans le secteur marchand, cette année. Le taux de chômage passerait de 10,2 % de la population active (9,9 % en métropole) à la fin du mois de mars à 9,8 % (9,5 % en métropole) en décembre.
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