Une femme se tient le 21 juillet 2016 à Nice devant le trottoir de la Promenade des Anglais qui a été transformé en mémorial

Une femme se tient le 21 juillet 2016 à Nice devant le trottoir de la Promenade des Anglais qui a été transformé en mémorial.

afp.com/Valery HACHE

Après l'attentat de Nice, la classe politique n'a été ni "digne", ni "à la hauteur des événements". C'est ce que considèrent près de huit Français sur 10, selon un sondage* Odoxa pour France Info et Le Parisien, publié ce mardi.

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Près de trois personnes sondées sur quatre réclament une union nationale et une solidarité de la part des politiques. Ils refusent qu'ils continuent à alimenter la polémique, notamment concernant la sécurité de la promenade des Anglais, le soir du 14 juillet, à Nice. Ils étaient moins de 33% à exercer ce reproche après le 13 novembre 2015. Ce sont les sympathisants de gauche qui sont les plus fervents défenseurs de cette union nationale. Ils sont 87% à la réclamer, contre 63% des sympathisants de droite et 58% du côté du Front national.

Peine, colère et peur

Interrogés sur leur sentiment, après la tuerie qui a fait 84 morts à Nice, ils sont 47% à dire ressentir de la peine, 62% d'entre eux sont plutôt en colère et seuls 14% des personnes interrogées disent avoir peur. Dans le détail, 54% des sympathisants de gauche disent avoir ressenti de la peine en premier lieu, quand la colère est le premier sentiment cité pour 71% des sympathisants de droite et 85% de ceux du FN.

Si l'on observe une certaine permanence de ces opinions, qui étaient sensiblement les mêmes après les attentats de janvier et de novembre 2015, certains ressentis ont plutôt évolué. Odoxa relève que 57% des personnes sondées juste après les attaques des terrasses parisiennes et du Bataclan avaient estimé que ces tueries changeraient "pour toujours leur manière de percevoir les choses".

Une "accoutumance à l'horreur"

Elles ne sont plus que 47% à faire ce constat après Nice. Au lendemain du 13 novembre, 58% des sondés estimaient que les Français se souviendront "toute leur vie" de l'attentat. Seuls 47% d'entre eux partagent la même opinion après la tuerie niçoise. En plus d'observer un certain effet "d'accoutumance à l'horreur", l'institut de sondage relève que les Français sont lassés du traitement médiatique des attentats.

Entre le 13 novembre et le 14 juillet, ils sont presque moitié moins à avoir suivi l'actualité sur leur poste de télévision (52% contre 27%). Six Français sur dix disent ne pas avoir modifié leur comportement vis-à-vis de l'information le soir de l'attentat de Nice. Ils étaient 32% dans cette situation en novembre.

*Cette enquête a été réalisée les 21 et 22 juillet, par la méthode des quotas, auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 1036 personnes.

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