Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le village éthiopien qui ne craint plus ni la sécheresse ni l’exode

Abreha We Atsbeha, dans le nord de l’Ethiopie, ne vivait que d’aide alimentaire. Ses 5 000 habitants ont retroussé leurs manches et ont vaincu la sécheresse.

Par  (Abreha We Atsbeha (Ethiopie), envoyée spéciale)

Publié le 28 juillet 2016 à 06h32, modifié le 28 juillet 2016 à 09h57

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

A Abreha We Atsbeha, pour lutter contre les effets de la sécheresse, il a fallu creuser des centaines de puits, construire des digues, restaurer les berges érodées des rivières.

Ce matin, Gidey Kahsay n’a pas grand-chose à faire. Il a passé les derniers jours à ensemencer son champ de blé, et attend désormais que la pluie tombe. Mais si elle n’est pas battante, ou si elle tarde à arroser son terrain, ce ne sera pas grave. Son champ de maïs, à quelques pas, est luxuriant. « Ici, nous n’avons plus besoin d’attendre que l’eau tombe du ciel. Nous faisons nos récoltes trois fois par an… », explique le quinquagénaire.

A Abreha We Atsbeha, un village perché à 2 000 mètres d’altitude dans le nord de l’Ethiopie, connu pour abriter l’une des plus anciennes églises rupestres du pays, les 5 000 habitants, tous des fermiers, ne souffrent pas de la sécheresse qui frappe durement le pays depuis plus d’un an, et qui a plongé plus de 10 millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire.

« Nous aussi, nous avons connu la faim, raconte Gidey Kahsay en observant son fils griller des épis de maïs sur du charbon de bois. Mais, grâce à notre travail acharné, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir. »

Métamorphose

L’histoire d’Abreha We Atsbeha ressemble à une fable. A la fin des années 1990, il n’y avait pas assez d’eau pour les hommes et les bêtes. La nourriture manquait. Seule l’aide alimentaire permettait de survivre. L’exode menaçait le village.

Le gouvernement éthiopien laisse alors le choix aux habitants : aller vivre ailleurs, là où l’herbe est plus verte, ou travailler très dur pour faire de ce village un « laboratoire », en rompant avec les pratiques agricoles traditionnelles.

Comme une poignée d’autres, Gidey Kahsay a choisi la première option. Il a trouvé du travail comme journalier à une centaine de kilomètres. Mais il a vite entendu dire que son village se métamorphosait, grâce à l’immense majorité des villageois qui avaient décidé de rester. Alors il est rentré.

Miel exporté jusqu’en Italie

« Notre première décision commune a été d’interdire aux fermiers de faire brouter leurs bêtes à tort et à travers », explique Abo Hawi. Visage ridé sous une casquette publicitaire, la soixantaine rondouillarde, il règne sur ce village de la région éthiopienne du Tigré, à la frontière de l’Erythrée, depuis près de trois décennies.

Les premières années ont été difficiles, explique l’édile. Il a fallu creuser des centaines de puits souterrains, construire des digues pour retenir l’eau de pluie, restaurer les berges érodées des rivières. Et introduire de nouvelles pratiques : compostage, diversification et rotation des cultures… Les villageois ont aussi aménagé des terrasses dans les montagnes et planté des centaines d’arbres.

Il vous reste 56.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.