La violente charge de Taubira contre Sarkozy

Dans un long message, l'ex-ministre a vivement réagi aux critiques de la droite sur la politique judiciaire de Hollande. Et en appelle à la décence des élus.

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La violente charge de Taubira contre Sarkozy.
La violente charge de Taubira contre Sarkozy. © AFP PHOTO

Temps de lecture : 2 min

Le nom du post laisse peu de place à l'ambiguïté : « Riposte à Nicolas Sarkozy qui a tant de mal à prendre la mesure des nécessités. » Ce mercredi 27 juillet, l'ancienne garde des Sceaux a répondu aux critiques de la droite, et plus particulièrement de l'ex-chef de l'État, sur la politique sécuritaire et judiciaire de François Hollande dans un très long message sur son compte Facebook. Et c'est avec des mots particulièrement forts qu'elle a choisi de riposter à celui qu'elle décrit comme « un candidat putatif à la fonction suprême, dont nous savons comment il l'a exercée, sur quel ton, sous quelle forme, avec quelles méthodes et quels discours, ne réussit pas à s'élever à la hauteur que requièrent les responsabilités auxquelles il aspire en une période de si grand danger ».

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Pour défendre ses années en tant que ministre, elle revient notamment sur les violentes attaques qu'elle a subies pendant quatre ans aussi bien sur sa politique que sur elle-même : « Désarmement pénal ? Mais où étaient les députés de l'UMP durant les débats parlementaires ? Ils écumaient comme à l'accoutumée studios et plateaux de télévision, à m'agonir de calomnies, mais n'avaient pas le temps de se rendre dans l'hémicycle pour y défendre leurs idées, s'ils en eurent », dénonce-t-elle, avant d'ajouter : « Ils ont fui le débat, déserté le combat, plus soucieux de leur notoriété médiatique que du sujet de société. »

L'indécence des polémiques

L'ancienne ministre défend également son bilan : « J'ai pourtant clairement exposé l'évolution du droit des peines, le sens de la peine pour les victimes, les auteurs, la société, et les conditions de son efficacité ; la part qu'ont prise dans cette évolution d'anciens sénateurs et gardes des Sceaux, y compris de la droite et du centre », explique-t-elle avant de revenir sur les polémiques liées aux deux derniers attentats de juillet : « Les voilà de retour, tellement désorientés par la macabre inventivité des terroristes djihadistes qu'ils comblent, par des provocations déplacées, des mises en cause opportunistes, des radotages malséants ce qui ressemble à leur confusion. » Et de préciser que la réforme pénale n'a porté que sur les délits et non les crimes ou les actes terroristes.

La ministre termine sa charge en concluant : « Par respect pour la souffrance des familles. Par décence. Par sens des responsabilités. De ce qui nous arrive, la situation invite, exige, supplie que chacun s'élève à hauteur des nécessités de protection des citoyens et de consolidation de notre État de droit. »

De nombreuses polémiques ont émergé ces derniers jours, la plus médiatique étant celle qui oppose Christian Estrosi au ministère de l'Intérieur sur les responsabilités à prendre concernant l'attentat de Nice. Après Bernard Cazeneuve, c'est Christiane Taubira qui est aujourd'hui attaquée en raison des failles pointées par la droite sur le parcours, notamment judiciaire, des terroristes responsables de la mort du père Hamel. Christiane Taubira, qui a quitté le gouvernement en janvier 2016, rappelle, via ce nouveau message, que, malgré sa discrétion, elle n'a pas du tout disparu de l'échiquier politique.

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Commentaires (225)

  • cactus 22

    Et réciproquement, quand on voit le passé de la droite, on ne voit pas ce qui l'autorise à parler !
    Avoir laissé 50 000 condamnés dehors n'a jamais été le signe d'une politique efficace, comme sa kyrielle de lois de circonstances !
    Un fait divers = 1 loi !
    Ce qui rappelle au passage que des actes sanglants ont AUSSI EU LIEU AVANT 2012 !

  • yoyo2a

    Et au non passage à l'acte de ceux-ci ainsi qu'a celui des délinquants dangereux de tous bords

    - ce n'est certainement pas avec des directives styles celle de septembre 2012, demandant explicitement aux procureurs de retarder, voire d’éviter la mise à exécution des peines de prison ferme. On se souvient du scandale qu’avait suscité, à l’été 2013, la libération de trois voyous que la police venait juste d’interpeller à Dreux en vue de mettre leur peine de prison à exécution. Il s’agissait d’une application directe de sa directive.

    http : //www. Lemonde. Fr/politique/article/2013/08/05/l-affaire-des-prisonniers-relaches-seme-le-trouble-dans-la-majorite_3457533_823448. Html

    http : //www. Ladepeche. Fr/article/2013/08/05/1684305-condamnes-liberes-a-dreux-taubira-sur-le-gril. Html

    - Ni une autre directive en janvier 2015 (le 9 en plein coeur des attentats) demandant aux procureurs la nécessité de traiter sur un même plan les récidivistes et les non-récidivistes en matière de réductions supplémentaires de peine.

    http : //www. Atlantico. Fr/decryptage/exclusif-enorme-boulette-christiane-taubira-en-pleine-semaine-attentats-directives-recidive-reduction-peine-gilles-gaetner-1952407. Html

    - ni la suppression des lois permettant de neutraliser les criminels les plus dangereux
    - ni la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs
    - ni la libération d'un maximum de détenus à mi-peine dans la loi Taubira de 2014
    - ni la suppression des peines planchers partiellement appliquée il est vraie mais maintenant plus appliquée du tout...

    http : //www. Atlantico. Fr/decryptage/taubira-se-demande-en-quoi-elle-est-laxiste-6-exemples-qui-prouvent-xavier-bebin-1595755. Html

    - ni la suppression le programme de construction de 24 000 places de prison voté par la majorité précédente.
    dont la Conséquence sera qu'en 2017, à la fin du programme de construction déjà engagé, la France comptera 62 000 places de prison, pour 68 000 détenus.

    Qui ont amélioré les choses bien au contraire...

  • pigeon2012

    Tiens, on l'a croyait dans sa luxueuse maison de Cayenne a s'occuper des siens, de ses projets locaux et à s'adonner à la littérature. N'est pas Aime Cesaire qui veut.