Tout pour l'attaque. Le championnat de France de rugby a décidé la mise en place de sept nouvelles règles pour dynamiser la saison 2016-2017. Les arbitres du Top 14 sont ainsi invités à laisser d'avantage jouer lorsqu'une mêlée s'écroule, à redonner une chance à l'équipe qui attaque lorsque la mêlée tourne de 90 degrés ou encore à réduire les temps d'attente entre les phases de jeu. Les joueurs auront moins le temps de souffler. Les télespectateurs, eux, seront ravis.

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Une mêlée lancée doit se jouer

Deux cas de figure se posent en cas de mêlée. Soit elle offre un réel rapport de force entre deux packs. Soit elle "s'écroule". Il faut alors recommencer, parfois trois fois d'affilée... Désormais, si la mêlée n'est pas correctement jouée du premier coup, l'équipe coupable de l'écroulement est sanctionnée.

Le directeur technique national adjoint de l'arbitrage Franck Maciello explique: "Avant tout, le but de ces nouvelles règles est de dynamiser les situations, d'avoir moins d'arrêts de jeu. Dès lors qu'une mêlée est lancée, il faut qu'elle se joue." Sauf si la sécurité physique des joueurs est mise en cause, il faut donc éviter de rejouer une mêlée. "Aujourd'hui, 50% des mêlées seulement sont jouées du premier coup en Top 14, explique Didier Mené, président de la commission centrale des arbitres. On y passe trop de temps. L'objectif est maintenant de les jouer du premier coup. Soit le ballon sort proprement, soit l'équipe fautive est pénalisée."

Laisser le moins de temps mort possible

"Il faut jouer plus rapidement, lance Franck Maciello. Les nouvelles règles permettent de sanctionner une mêlée qui ne se met pas en place assez rapidement. On peut aussi pénaliser un joueur qui ne joue pas le ballon assez vite sous la mêlée." En fait, si la mêlée n'est pas jouée en trente secondes, l'arbitre devra arrêter son chronomètre. De même, lorsque le ballon est dans les pieds du numéro 8 sous la mêlée, celui-ci doit le jouer dans un délai de 3 à 5 secondes sinon il sera pénalisé.

"Le législateur se met en phase avec le réel. On le faisait déjà plus ou moins même si ce n'était pas écrit dans les règles, annonce Didier Mené. Ce sont des petits ajustements destinés à dynamiser les rencontres."

Plus de protection pour les arbitres

En plus des nouvelles règles, les clubs français ont reçu une directive de la fédération française de rugby les prévenant qu'en cas de bousculade volontaire d'un arbitre pendant une phase de jeu, le joueur coupable serait exclu. "Il fallait agir, car on voit de plus en plus ce genre de phénomènes. Les joueurs poussent l'arbitre, estimant qu'il gêne le jeu, note Franck Maciello. Ils seront maintenant directement sanctionnés d'un carton rouge s'ils le font. Il fallait protéger d'avantage les arbitres."

Finalement, les simulations, en hausse sur les dernières saisons, sont dans le viseur de la direction nationale de l'arbitrage. Tout joueur qui plonge ou feint une blessure pour influencer l'arbitre pourra être sanctionné, à l'appréciation de l'arbitre puisque aucune sanction systématique n'a été décidée. "Les bousculades d'arbitres, les insultes ou les simulations sont révélateurs d'un climat qui se dégrade petit à petit, note Didier Mené. La saison dernière, on a observé que les arbitres étaient littéralement balancés, ça ne pouvait pas continuer comme ça."

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