Le gouvernement publiera fin juin un décret interdisant de fumer dans les aires de jeux publiques

Selon les résultats d'une étude de la Dares publiée jeudi 28 juillet, la crainte de perdre son emploi fait fumer davantage.

afp.com/Eric Feferberg

Quelle est l'influence du travail sur la consommation de tabac? C'est à cette question que la dernière étude de la Dares entend répondre. Les travaux menés au sein du ministère du Travail ont étudié entre 2006 et 2010 la corrélation entre l'activité des salariés fumeurs et leur consommation.

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En 2006, 27% des hommes et 21% des femmes en emploi fumaient quotidiennement. L'étude constate dans un premier temps que les personnes "exposées durant leur carrière à des risques physiques ou psychosociaux consomment plus souvent du tabac que les autres".

Ainsi, les hommes qui doivent supporter de fortes contraintes physiques et un environnement pénible (port de charges lourdes, exposition au bruit, à la chaleur ou à la saleté) sont près de 30% à fumer, contre seulement 24% pour ceux qui ne sont pas exposés.

Les hommes stressés fument plus

Le stress ou la peur jouent aussi un rôle puisque ceux 19% des hommes travaillant dans ce contexte fument davantage alors qu'ils ne sont que 15% sur l'ensemble de la gente masculine.

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En revanche, une plus forte exposition à des produits nocifs ou toxiques dans le travail est associé à une diminution de la consommation de tabac. L'étude avance la piste suivante: "Se sentant davantage exposés à ces produits, les hommes, consciemment ou inconsciemment, compensent en réduisant leur exposition au tabac", suggère la Dares.

L'augmentation de la quantité de travail et de l'activité professionnelle quotidienne n'a pas un rôle aggravant. "Un rythme de travail plus soutenu contribuerait à moins augmenter la consommation", explique l'étude. 74% des hommes interrogés estiment que ça stabilise leur consommation et seulement 13% que ça la fait augmenter.

Les femmes reconnues aussi

De leur côté, le tabac chez les femmes est particulièrement corrélé au sentiment d'insécurité dans leur emploi. "Lorsqu'elles ont davantage peur de le perdre, elles augmentent leur consommation et la diminuent si leur crainte se réduit", explique l'étude, qui avance que la probabilité qu'elles "diminuent leur consommation chute de 38 % lorsque leur crainte du chômage augmente."

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L'étude pointe un résultat paradoxal dans le public féminin. Ainsi, plus elles voient leur travail "reconnu à sa juste valeur", plus elles fument. Pour quelle raison? Les auteurs affirment ne pas avoir d'explication satisfaisante à fournir.

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