Temps de lecture : 4 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
« Tragique raté de coordination DGSI-Uclat sur le 2e suspect de #StEtienneduRouvray... » tweetait jeudi le député LR Georges Fenech. L'ex-président de la commission d'enquête parlementaire sur la politique gouvernementale en matière de lutte contre le terrorisme est très affirmatif.
Tragique raté de coordination DGSI-UCLAT sr le 2ème suspect de #StEtienneduRouvray.Il y a urgence à créer l'agence nationale anti-terroriste
— Georges FENECH (@GeorgesFENECH) 28 juillet 2016
Officiellement, la centrale du renseignement intérieur qui dispose de l'identité d'Abdel Malik Petitjean depuis le 29 juin ne détenait aucune photo du terroriste. Raison pour laquelle, le 22 juillet, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) rédigeait une note à tous les services de police afin d'identifier un individu (dont la photo est jointe) et qui s'apprêtait à commettre un attentat dans l'Hexagone. La veille, une perquisition de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) chez un acolyte de Petitjean avait permis de retrouver une vidéo dans laquelle l'assassin du père Jacques Hamel menace de « détruire ce pays » et appelle à « agresser en masse », notamment « avec des couteaux », le tout en invoquant deux formules rituelles musulmanes en arabe apparemment sans en comprendre le sens. C'est de cette vidéo qu'est tiré le portrait qui accompagne la note de l'Uclat.
La liste s'allonge
Comment est-il possible qu'entre le 29 juin et le 22 juillet aucune photo d'identité de Petitjean n'ait pu être retrouvée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ? Le 10 juin, le jeune djihadiste et Jean-Louis S. – fiché S, soupçonné de recruter des candidats pour rejoindre les zones de guerre en Syrie, il a depuis été mis en examen - sont renvoyés de Turquie vers la Suisse, d'où ils avaient embarqué pour Istanbul. Les Turcs les soupçonnaient de vouloir se rendre à Manbij, en territoire syrien contrôlé par l'État islamique. Ce n'est pas la première fois qu'un individu surveillé par le renseignement intérieur français parvient à quitter l'Hexagone. De Souad Merah à Samy Amimour – ce dernier revenu en kamikaze au Bataclan au nez et à la barbe de la DGSE et la DGSI –, la liste s'allonge régulièrement.
La DGSI, alertée du retour de Jean-Louis S. en Suisse, apprend qu'il n'était pas seul sur le vol entre Genève et Istanbul. En consultant le fichier des passagers, les fonctionnaires français apprennent l'existence d'Abdel Malik Petitjean, domicilié en Savoie.
Tous les services de police, administratifs ou judiciaires, ont accès au TAJ. En réalité, le fichier des antécédents judiciaires ne regroupe pas seulement les procédures policières : il est aussi constitué de la base de données des permis de conduire ou encore des cartes nationales d'identité. La DGSI disposait-elle donc de l'identité complète de Petitjean, photo comprise ? Son directeur, Patrick Calvar, n'a pas souhaité répondre à nos questions. En revanche, Place Beauvau, on reconnaît que si la DGSI disposait bien de l'identité de Petitjean, elle ne détenait aucune photo du futur assassin. D'où la nécessité de le faire identifier par l'Uclat.
« Chaque service veut son affaire »
Selon des enquêteurs du renseignement en fonction à Levallois rencontrés par Le Point, le doute est largement permis. « Je n'ai pas travaillé sur cette affaire. Mais le climat actuel à la centrale favorise l'exploitation d'une information par notre seul service. Soit dit en passant, la coopération ou le décloisonnement, c'est surtout de la com. Chaque service veut son affaire. Et nous avons vécu un fiasco retentissant à Argenteuil très récemment. Nous avions travaillé à plus d'une centaine – 160 agents furent engagés, selon nos informations – à partir d'un tuyau percé qui faisait état d'un attentat sur le Tour de France. Finalement, on a mis hors d'état de nuire, non pas un terroriste, mais un marchand de sommeil. Il ne serait pas impossible que, pour se faire mousser après cet échec, on ait gardé Petitjean pour nous seuls. »
« Votre contact brode, répond un officier de la DGSI, réputé proche de la direction. Petitjean n'était pas un objectif prioritaire, il l'est devenu quelques jours seulement avant son passage à l'acte, après la découverte de la vidéo. Fin juin, dans ce dossier, c'était le recruteur Jean-Louis S. qui nous intéressait. » Malgré près de 250 morts victimes du terrorisme durant son « quinquennat », le patron de la DGSI peut toujours compter sur le soutien du président de la République et du gouvernement.
Quand vous dites que sous Sarkozy tout était pourri, je vous trouve un peu sévère.
Et quand vous semblez dire que seul Cazeneuve, à gauche, serait incapable de faire son mea culpa, je vous trouve un peu trop restrictif.
Surtout en ce moment. En effet, les patriotes corses ayant fait savoir qu'ils ne se laisseraient pas égorger sans réagir, monsieur PATRICK CALVAR a envoyé là-bas certains de ses effectifs pour protéger les égorgeurs de la fureur des corses.
Avez vous déjà vu cazeneuve faire son mea culpa ? Non mais accuser les autres il connait. Sous Sarko tout était pourri mais faites le compte de morts par terrorisme sous le règne de cazeneuve et sous Sarko ; il n'y a pas photo. Quant à la transparence avec cazeneuve elle est nulle ou fausse