Hépatite B : 55 % des malades ne se savent pas atteints

SANTÉ. Un peu plus de la moitié des 280 000 personnes porteuses de la maladie en France ne le savent pas, alors qu'un vaccin existe contre ce virus qui cause un millier de décès par an.

Une simple goutte de sang suffit pour réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (Trod), qui permet de dépister la présence de la maladie.
Une simple goutte de sang suffit pour réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (Trod), qui permet de dépister la présence de la maladie. (AFP/François Nascimbeni.)

    Être malade sans le savoir. C'est la situation de plus d'une personne sur deux, atteinte d'une hépatite B en France, soit 55 % des 280 000 malades, selon l'estimation de la Haute Autorité de santé (HAS), en cette journée de l'hépatite, programmée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans le monde, « seule une personne touchée sur vingt sait qu'elle a une hépatite, et seulement une sur cent est traitée », alerte l'OMS.

    L'hépatite B est un virus qui s'attaque aux cellules du foie et entraîne son inflammation. Cette maladie infectieuse est la plus commune des hépatites virales -- soit entre 30 000 à 60 000 nouveaux cas de contamination par an -- et la plus mortelle (par cirrhose ou cancer). En France, plus de 1 000 décès par an sont imputables à sa forme chronique. C'est également la seule à posséder un vaccin, et ce depuis 1982.

    30 000 à 60 000 nouveaux cas de contamination par an

    Les modes de transmission les plus fréquents sont les rapports sexuels, la contamination de la mère à son enfant au moment de l'accouchement et les échanges de seringues non stérilisées chez les usagers de drogue. Problème : le plus souvent, l'hépatite B aiguë ne présente pas de symptômes. Et s'ils se déclarent, les signes cliniques sont proches de ceux d'une grippe : fièvre, grande fatigue, troubles digestifs, perte d'appétit, nausées, vomissements.

    A ce stade, il est très difficile d'éradiquer le virus, déjà bien installé dans l'organisme. Le traitement permet alors seulement de stabiliser la maladie mais pas d'en guérir. « Je suis porteur d'une hépatite B chronique, diagnostiquée en 2010, explique Loïc. Le traitement a permis, certes, de la maîtriser, mais j'ai des effets secondaires invalidants. Je suis toujours épuisé. »

    D'où l'importance du dépistage. Dans ce but, la HAS a évalué la performance des Trod, les tests rapides d'orientation diagnostique, déjà utilisés par certaines associations pour toucher les populations les plus éloignées des structures de soins. Et l'autorité publique valide. « La réalisation d'un Trod ne requiert qu'une goutte de sang prélevée par microponction au bout du doigt, ce qui rend sa réalisation plus facile et plus acceptable qu'un prélèvement veineux pour les personnes à dépister. Les Trod présentent en outre l'avantage de pouvoir être utilisés dans un cadre non médicalisé, par le biais de structures associatives et médico-sociales qui agissent au plus près des personnes à risque. » C'est donc oui... mais. Les Trod représentent seulement un outil complémentaire, qui « ne peut se substituer au test réalisé en laboratoire, qui reste le test de référence dans le dépistage de l'hépatite B », insiste bien la HAS.

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