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High-tech

Tous les livres de l'humanité stockés sur un timbre poste !

Un nouveau dispositif offre des performances de stockage inégalées. Il ne remplacera pas pour autant les disques durs.
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surface de stockage
Des scientifiques néerlandais ont mis au point une mémoire réinscriptible permettant de stocker des informations à l'emplacement de chaque atome de chlore d'une surface de cuivre.
TU Delft

DENSITE. Chaque jour dans la société du numérique des milliards de bits de données sont générés et, pour les enregistrer, il faut des dispositifs de stockage de plus en plus performants. C'est-à-dire qui puissent préserver le maximum de données en minimum d'espace. Une équipe de l'Institut Kavli de nanosciences de l'université de technologie de Delft, aux Pays-Bas, a battu un record dans ce domaine. Leurs scientifiques sont parvenus à fabriquer une mémoire de 1 kilo-octet (8000 bits), où chaque bit est représenté par la position d'un seul atome de chlore sur une surface de cuivre. Ils ont ainsi obtenu une capacité de 500 térabits par pouce carré ! "En théorie, cette densité de stockage permettrait de mémoriser tous les livres jamais écrits par l'humanité sur une surface égale à celle d'un timbre poste", illustre Sander Otte de l'Institut Kavli.

Une mémoire temporaire

Pour créer cette nouvelle mémoire, les chercheurs ont utilisé un substrat composé d'atomes de cuivre sur lequel sont manipulés des atomes de chlore à l'aide d'un microscope à effet tunnel. Cet appareil est équipé de sondes extrêmement fines qui permettent de déplacer les atomes un à un. Pour remplacer les 0 et 1 des chiffres binaires qui constituent le langage informatique commun, les scientifiques contraignent les atomes de chlore à adopter deux positions : "Si l'atome de chlore est en position haute et qu'il surmonte un vide, on obtient un 1. Si le vide est en position haute et l'atome de chlore dessous, le bit est égal à 0", explique Sander Otte. Plusieurs essais ont prouvé que cette méthode permettait l'inscription de données qui restaient stables une quarantaine d'heures à une température de -196°C. Vu ce paramètre de température et la courte période de préservation de l'information, les applications grand public ne sont pas encore pour demain ! "Mais à travers cette réalisation, nous avons parcouru un grand pas de plus", se réjouit Sander Otte. Pour démontrer l'efficacité de leur méthode, ils décrivent, dans un article publié dans la revue Nature Nanotechnology, la fabrication d'un dispositif de 100 nanomètres de large sur lequel ils ont enregistré une partie d'une conférence donnée par Richard Feynman, physicien américain célèbre pour ses travaux portant sur la mécanique quantique. Sa conférence "There's plenty of room at the bottom" ("Il y a plein de place en bas") donnée en 1959, portait justement sur la manipulation d'atomes. 

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