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Une féministe quitte les réseaux sociaux après des menaces "de viol et de mort" contre sa fille de 5 ans

Jessica Valenti, le 29 avril 2016 à Washington, DC.

Jessica Valenti, le 29 avril 2016 à Washington, DC. - Paul Morigi - Getty Images North America - AFP

L'auteure féministe Jessica Valenti a annoncé mercredi qu'elle se mettait en retrait des réseaux sociaux, après des menaces en ligne contre sa fille âgée de cinq ans. "C'en est trop", lâche-t-elle.

Les menaces en ligne ont fini par avoir raison d'elle. Dans une série de tweets, Jessica Valenti, écrivaine féministe américaine et éditorialiste pour The Guardian, a annoncé mercredi se mettre indéfiniment en retrait des réseaux sociaux, après des menaces "de viol et de mort" proférées sur Internet contre sa fille de cinq ans.

"Ce matin, je me suis réveillée avec une menace de viol et de mort dirigée contre ma fille de 5 ans. Que cela fasse partie de ma vie professionnelle est inacceptable", explique Jessica Valenti sur le réseau social à l'oiseau bleu, sans plus d'informations sur la nature des menaces ou si elles étaient liées à un de ses articles en particulier. "Je ne devrais pas avoir à craindre pour la sécurité de mon enfant parce que j'écris sur le féminisme."

"Horreur"

Dénonçant "l'horreur" auprès de ses quelque 123.000 followers, la fondatrice du blog féministe Feministing.com et auteure de cinq livres poursuit:

"Je peux faire face à beaucoup de choses, j'ai encaissé beaucoup d'abus au fil des années. Mais (qu'on s'en prenne à) mon enfant? Non".

Jessica Valenti s'en est par ailleurs prise aux forces de l'ordre et aux réseaux sociaux, les appelant à prendre au sérieux ce type de menaces en ligne. 

"Les directions des réseaux sociaux doivent p***** de faire quelque chose", s'est-elle notamment emportée. 

"Je ne peux pas vivre comme ça"

Et Jesssica Valenti, décrite par le Washington Post en février comme "l'une des féministes les plus visibles et qui rencontre le plus de succès de sa génération", de conclure: 

"En attendant, je vais faire une pause sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas combien de temps. Je sais juste que je ne peux pas vivre comme ça. C'est trop."

Message de réconfort de Monica Lewinsky

Ce n'est pas la première fois que Jessica Valenti à affaire aux trolls d'Internet: en juillet, le magazine Rolling Stone, qui l'interviewait pour la parution de son dernier ouvrage, expliquait que tous les e-mails qu'elle recevait lui disant de "retourner en cuisine faire à manger" étaient filtrés et arrivaient directement dans un dossier ad hoc, intitulé "trous du c**".

Ce jeudi, ses comptes Twitter, Facebook et Tumblr étaient toujours accessibles. Comme le relève le Washington Times, ses derniers messages lui ont valu de recevoir le soutien d'une autre femme qui connaît bien le sujet du cyberharcèlement.

"Je suis tellement désolée que tu traverses ça. C'est terrible", lui a répondu sur Twitter, avec l'image d'un coeur que quelqu'un entoure de ses bras, une certaine Monica Lewinsky. 

V.R.