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La conservatrice Yuriko Koike, première femme à diriger Tokyo

Arabisante mais proche d’organisations ultranationalistes, la nouvelle gouverneure de la capitale japonaise se veut porteuse « d’une grande réforme » de la ville.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 01 août 2016 à 05h57, modifié le 02 août 2016 à 12h05

Temps de Lecture 3 min.

Sensible aux questions Ă©cologiques, très nationaliste et favorable Ă  une plus grande implication des femmes en politique, Yuriko Koike a largement remportĂ©, le 31 juillet, l’élection au poste de gouverneur de Tokyo. Candidate indĂ©pendante, elle succède Ă  Yoichi Masuzoe, dĂ©missionnaire en juin pour une affaire de dĂ©tournement de fonds politiques, et devient la première femme Ă  diriger la capitale japonaise. Â« Je veux regagner la confiance des TokyoĂŻtes Â», a-t-elle dĂ©clarĂ© une fois Ă©lue, rappelant que les trois derniers gouverneurs ont dĂ©missionnĂ© Ă  la suite de scandales financiers.

Mme Koike a dominé les vingt autres candidats, notamment le journaliste Shuntaro Torigoe, choisi comme candidat unique de l’opposition, et le représentant officiel du Parti libéral-démocrate – le PLD au pouvoir –, Hiroya Masuda, ancien gouverneur du département d’Iwate et ancien ministre de la gestion publique.

Mme Koike, 64 ans, a menĂ© campagne sur le thème d’une « grande rĂ©forme de Tokyo Â». Elle a notamment dĂ©fendu une augmentation des places en crèche pour une ville qui en manque cruellement. « Je suis persuadĂ©e qu’une politique au profit des femmes bĂ©nĂ©ficiera Ă  Tokyo et lui apportera du bonheur Â», estime-t-elle.

Elle s’est Ă©galement engagĂ©e Ă  plus de transparence dans la gestion de la mĂ©tropole de 13,8 millions d’habitants, oĂą l’usage des impĂ´ts – Ă©levĂ©s – inquiète parfois, comme le prouve l’explosion des coĂ»ts de prĂ©paration des Jeux olympiques de 2020, autre dossier important qui attend la nouvelle gouverneure.

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Un monde politique nippon très masculin

Elle devra composer avec la majorité locale. Le PLD et son partenaire, le parti Komei, détiennent deux tiers des sièges de l’assemblée métropolitaine. Ils n’ont pas apprécié son choix de se lancer dans la campagne sans avoir sollicité leur aval. Sa décision les avait incités, avec l’appui du premier ministre Shinzo Abe, à lancer la candidature de M. Masuda.

Shintaro Ishihara, qui a dirigĂ© Tokyo de 1999 Ă  2012 et reste influent au sein du PLD local, a, comme Ă  son habitude, jouĂ© les provocateurs en refusant que la capitale revienne Ă  « une femme trop maquillĂ©e Â». Une remarque sexiste qui n’a pas atteint Mme Koike. « J’ai l’habitude Â», a rĂ©agi la candidate qui Ă©volue depuis 1992 dans le très masculin monde politique nippon.

NĂ©e Ă  Ashiya, dans le dĂ©partement de Hyogo, au centre du Japon, Mme Koike a Ă©tudiĂ© Ă  l’universitĂ© du Caire. Elle a fait ce choix notamment parce que son père, nĂ©gociant dans le domaine pĂ©trolier, estimait qu’il fallait entretenir des liens solides avec les pays arabes.

Arabisante, Mme Koike a travaillĂ© comme interprète, puis prĂ©sentatrice, sur la chaĂ®ne privĂ©e TV Tokyo, avant de se lancer en politique. Elle est Ă©lue en 1992 pour la première fois Ă  la Chambre haute, avec l’appui du dĂ©funt Nouveau Parti du Japon. Elle rejoint le PLD en 2002.

En 2007, Mme Koike devient la première femme à diriger le ministère de la défense

Ministre de l’environnement de 2003 Ă  2006, elle porte la populaire rĂ©forme des « Cool biz Â» et « Warm biz Â» qui incitent les salariĂ©s Ă  adapter leurs tenues aux saisons pour limiter l’usage des climatiseurs l’étĂ© et du chauffage l’hiver. En 2007, elle devient la première femme Ă  diriger le ministère de la dĂ©fense, Ă  la fin du premier mandat de premier ministre de M. Abe. Elle intègre en 2013 le conseil d’administration de Renault.

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Pendant sa carrière parlementaire, qu’elle a interrompue pour se lancer dans la campagne Ă  Tokyo, elle a dĂ©fendu la rĂ©vision de la Constitution. Elle soutient la « SociĂ©tĂ© pour la rĂ©vision des manuels d’histoire Â», auteure d’ouvrages niant la responsabilitĂ© du Japon pendant la seconde guerre mondiale. Proche de l’organisation ultranationaliste Nippon Kaigi, elle promeut les visites au controversĂ© sanctuaire Yasukuni, censĂ© abriter, entre autres, les âmes des criminels de guerre japonais. Des positionnements qui pourraient compliquer son action Ă  l’international.

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