avec ses "tests halal" et bientôt d'allergènes, une start-up francilienne entend répondre aux inquiétudes des consommateurs

Le secteur du halal est évalué à plus de 5 milliards d'euros par an.

afp.com/Charly Triballeau

L'idée n'est pas nouvelle mais fait son chemin: financer le culte musulman grâce à une "taxe halal". Pour supporter les salaires des imams, la construction et le fonctionnement des lieux de culte, tout en refusant l'argent venant de l'étranger, la participation de ce secteur d'activité pourrait s'avérer utile.

Publicité

Anouar Kbibech, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), est revenu sur la création possible de cette taxe, évoquant ce lundi sur BFM "un levier intéressant". "C'est une idée qui existe depuis la fondation du CFCM, a-t-il indiqué. Nous avons abouti à une première étape avec la signature d'un référentiel religieux de la charte halal du CFCM qui définit les critères du halal en France." "A la rentrée, nous allons aborder le deuxième volet qui est la contribution des acteurs du halal au financement du culte", a ajouté Anouar Kbibech.

Eviter les financements étrangers

Cette idée est partagée par des politiques de tous bords. Le président du MoDem François Bayrou a affirmé lundi sur France Info que la question du financement de l'islam, évoquée par Manuel Valls, est "urgente", estimant que cette taxe est "probablement une réponse" pour financer le culte.

LIRE AUSSI >> Manuel Valls souhaite "bâtir un pacte avec l'islam de France"

A gauche, Julien Dray, conseiller régional PS d'Ile-de-France, et Benoît Hamon y sont favorables. "La taxe sur le halal -dès lors qu'elle est contrôlée par un compte de la Caisse des dépôts, contrôlée dans son usage en lien avec ce que serait cette autorité du culte musulman- pourrait être un principe sur lequel on s'engage", a estimé le député socialiste des Yvelines le 28 juillet sur BFM. Objectif: "Tarir les sources de financement qui viennent de l'étranger."

Cette taxe ne peut pas être "imposée par l'Etat"

Cette proposition est également défendue par des responsables de droite, dont Nathalie Kosciusko-Morizet. Depuis plusieurs mois, la députée de l'Essonne plaide pour une taxe de 1% sur les produits certifiés halal, dont le marché est évalué à plus de 5 milliards d'euros par an. "Quelques centimes qui vont dans un fonds", avait-elle évoqué en mars sur France 2.

Mais cette taxe n'est pas si simple à créer. Le rapport Goulet sur l'organisation de l'islam en France a indiqué que la mesure, qui ne peut pas être une taxe imposée par l'Etat, n'est "envisageable que si elle est mise en place par les représentants du culte eux-mêmes, comme une redevance privée pour services rendus".

Dans une interview au Monde, Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l'Orne et rapporteure de cette mission d'information, rappelle que "légalement, il n'est pas possible d'instaurer une taxe sur une donnée religieuse. Et techniquement, une "taxe halal" serait aussi impossible à mettre en oeuvre, parce qu'il n'y a pas d'unité autour de la notion de halal".

Publicité