Des éléments de l'EI à Sirte ont déjà été la cible de tirs des forces pro-gouvernementales libyennes, le 18 juillet 2016. Les Etats-Unis ont mené le 1er août de nouvelles frappes aériennes contre des positions de l'EI à Syrte en Libye, à la demande du gouvernement

Des éléments de l'EI à Syrte ont déjà été la cible de tirs des forces pro-gouvernementales libyennes, le 18 juillet 2016.

afp.com/MAHMUD TURKIA

L'offensive contre l'organisation État islamique ne prend pas seulement place en Irak et en Syrie. "Les premières frappes américaines contre des cibles précises de Daech ont eu lieu aujourd'hui, infligeant de lourdes pertes (aux djihadistes) à Syrte", à 450 km à l'est de Tripoli, a indiqué lundi le chef du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Sarraj dans une déclaration télévisée.

Publicité

Washington a immédiatement confirmé ces bombardements. "A la demande du GNA, les forces armées des Etats-Unis ont conduit des frappes précises contre des cibles de l'EI à Syrte", a indiqué le porte-parole du Pentagone Peter Cook dans un communiqué.

La bataille de Syrte a commencé le 9 juin

Un responsable de la Maison Blanche a expliqué pour sa part que le président Barack Obama avait "autorisé les forces armées américaines à effectuer des frappes en appui aux forces du gouvernement d'union à la demande du Premier ministre" libyen.

LIRE AUSSI >> Comment le déclin de Daech s'est enclenché

Les forces pro-GNA tentent de reprendre la totalité de la ville de Syrte dans laquelle elles sont entrées le 9 juin et où elles assiègent depuis les djihadistes. Elles sont ralenties par la forte résistance de l'EI qui mène des contre-attaques, notamment en perpétrant des attentats suicide. L'une des frappes de lundi a détruit un char de l'EI et une autre a visé deux véhicules de djihadistes, a souligné Peter Cook, ajoutant que les raids à Syrte "vont se poursuivre".

Les luttes de pouvoir internes profitent aux djihadistes

Pour Fayez al-Sarraj cependant, ces frappes interviennent "dans un cadre limité dans le temps" et elles "ne dépasseront pas Syrte et sa banlieue".

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des djihadistes de l'organisation État Islamique. Deux gouvernements se disputent le pouvoir, le GNA basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale et un cabinet parallèle installé dans l'est.

LIRE AUSSI >> Pourquoi le déclin de Daech n'est pas forcément une bonne nouvelle

"Nous avons demandé l'appui de la communauté internationale (...) mais nous souhaitons affirmer qu'il n'y aura aucune présence étrangère sur le sol libyen", a encore déclaré le chef du gouvernement libyen, rappelant que "toute aide doit être effectuée à la demande directe du GNA".

La France accusée d'intervention illégitime

Faisant allusion à un récent différend avec Paris, Fayez al-Sarraj Sarraj a par ailleurs souligné qu'"aucune action ne sera tolérée au profit d'une partie non légitime, même si elle intervient dans le cadre de la lutte antiterroriste".

Fin juillet, le GNA avait accusé la France de "violation" de son territoire, après l'annonce par Paris de la mort de trois de ses militaires qui menaient une mission de renseignement auprès des forces loyales à une autorité non reconnue par la communauté internationale.

Entre 2000 et 5000 djihadistes en Libye

Syrte est considérée comme l'un des principaux bastions de l'EI en dehors de la Syrie et l'Irak. Il y aurait entre 2000 à 5000 combattants de l'EI dans différentes villes de Libye, selon un rapport présenté le mois dernier par le secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité.

En novembre 2015, un bombardement américain mené par des F-15 avait tué le djihadiste irakien Abou Nabil, présenté alors par Washington comme "le plus haut responsable de l'EI en Libye".

Publicité