Paris : la berge rive droite en partie piétonnisée en octobre

La Mairie de Paris aborde sereinement la dernière ligne droite de la piétonnisation des berges rive droite de la capitale. Elle reste décidée à chasser les voitures des quais bas entre les Tuileries et Bastille vers la mi-octobre. Et ce malgré de multiples obstacles. Parmi ceux-ci, figure d'abord l'enquête publique menée entre début juin et début juillet, et dont le résultat est redouté par l'exécutif parisien. Autant les élus de droite que de gauche témoignent de la pugnacité avec laquelle les enquêteurs les ont interrogés, voire de leur hostilité au projet. De nombreux riverains auraient aussi exprimé leur crainte de voir un fort report de trafic automobile sur les quais hauts. L'enquête n'a qu'un pouvoir consultatif mais des réserves trop fortes pourraient faire ombrage au projet.

Par ailleurs, la droite parisienne continue de contester avec force le projet, épaulée ces dernières semaines par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, certaines communes de première couronne et le Medef. Dans une lettre envoyée la semaine dernière au préfet, le groupe LR du Conseil de Paris a ouvert un nouveau front en fustigeant la prolongation de Paris Plages de 15 jours jusqu'au 4 septembre. « L'arrêté préfectoral a été signé le 13 juillet, mais depuis, l'attentat de Nice est venu rappeler la nécessité de mobiliser toutes nos forces de police, notamment le 1er septembre jour de rentrée scolaire. Or Paris Plages compte plus de militaires que de visiteurs », fait valoir Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement. Il déplore aussi le périmètre trop restreint de l'enquête publique et son calendrier « choquant ».

La majorité doit aussi composer avec un calendrier serré. Ces dernières semaines, le groupe écologiste, qui appartient à la majorité et soutient fortement la piétonnisation, s'inquiétait des risques de retard. L'exécutif municipal avait prévu lors du vote du projet au Conseil de Paris en décembre dernier de fermer définitivement la voie Pompidou entre les Tuileries et Bastille après la fin de Paris Plages le 21 août. Les procédures administratives sont venues perturber ce déroulé puisque le Conseil de Paris devra voter le rapport d'enquête publique le 26 septembre pour valider définitivement la piétonnisation. Pour justifier le maintien de la fermeture à la circulation, l'exécutif a donc imaginé une prolongation de 15 jours de Paris Plages, puis prétexte la tenue de la COP22 sur le climat... à Marrakech pourtant !

Si le préfet a pris l'arrêté pour la prolongation, il n'a toujours pas sécurisé la fermeture pour septembre. « Nous nous inquiétons du temps que cela prend. La droite a beau dénoncer les risques de troubles à l'ordre public, les Parisiens ont depuis longtemps choisi ce projet, notamment dans les résultats très clairs de la consultation en 2015 », se fâche Anne Souyris, coprésidente du groupe des écologistes. La Mairie rétorque avoir le soutien de la préfecture qui délivrera son autorisation une fois la programmation de l'événement COP22 calée dans les semaines à venir.

Les piétons ne doivent pas s'attendre pour autant à une ouverture spectaculaire en octobre car l'aménagement des berges se fera progressivement, notamment en fonction du résultat de l'appel à projet attendu dans les semaines à venir.