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Bienvenue à Laigneville. Un petit village au nord de Paris où 4 500 âmes s'épanouissent entre champs de maïs et clairières, à la lisière des forêts de l'Oise. Un décor féérique ? Plutôt le dépotoir des ordures sauvages. Pneus, textiles, matériaux de chantier et immondices en tout genre, la commune a décidé de faire la guerre à ceux qui déposent à la sauvette les déchets avec une méthode plutôt musclée : le retour à l'envoyeur.
« Si vous dégueulassez notre commune, nous dégueulasserons chez vous (sic). » Le 22 juillet 2016, le maire divers droite Christophe Dietrich est remonté. Dans une vidéo postée sur « Bien vivre à Laigneville », la page Facebook de la ville, il raconte avoir mis la main sur un déversement sauvage de déchets. « Nous avons parfaitement identifié l'auteur (...) qui a été pris en photo par un riverain », poursuit l'édile. Les images montrent alors un camion récupérant les détritus puis les déverser au domicile du responsable des faits.
Détective privé
Christophe Dietrich a mis en place ce système il y a deux ans. « Au début, on retrouvait les responsables et on déposait une plainte. Même avec des preuves à l'appui, tous les cas ont été classés sans suite. Ça empirait, les gens se plaignaient de leur ville sale. Que pouvais-je faire d'autre puisque la loi n'était pas avec moi ? » explique le maire, en colère, contacté par Le Point.fr. Pour l'aider dans son combat, la municipalité profite du dispositif de « voisin vigilant » – 80 personnes qui font remonter les informations. « Le club des marcheurs ou encore les gens qui se promènent le week-end, tous les Lagnevillois nous accompagnent », se réjouit-on à la mairie. Mais le gros du travail est réalisé par les services de la ville, et parfois par le maire lui-même. Ancien policier, il se livre à un véritable travail de détective privé pour retrouver les coupables, traquant les indices dans les détritus.
Pourtant, l'opération du 22 juillet n'a pas plu à tout le monde. Les gravats déposés à 6 heures du matin ont bloqué l'entrée du parking de la copropriété dans laquelle vivaient plusieurs familles, dont l'auteur du déversement sauvage. Sur le réseau social, ça gronde. « On ne pouvait ni entrer ni sortir de nos logements. Je n'ai rien à voir avec ce monsieur (“l'envoyeur”, NDLR). J'étais coincé », déplore l'un d'entre eux. Christophe Dietrich se défend : « Ce monsieur a été touché et j'en suis désolé. Mais l'auteur des faits est un multirécidiviste. C'est lui qui a provoqué l'effet domino. »
90 % de déchets sauvages en moins
Malgré quelques Lagnevillois réticents sur la méthode, les résultats sont là. « En un an, entre le début de l'été 2015 et celui de 2016, nous sommes passés d'une douzaine de retours à l'envoyeur à deux ou trois. Il y a 90 % de déchets sauvages en moins et les retours à l'envoyeur sont devenus exceptionnels », se félicite le maire. « Vous n'imaginez pas le nombre d'élus de France, mais aussi d'outre-mer qui me téléphonent pour faire comme moi. Je ne fais rien d'illégal, je rapporte à son propriétaire ce qui lui appartient. »
Une bonne amende en plus. Mais impossible : la justice ne suit pas. Classé sans suite. EXCELLENT quand même.
J'applaudis des deux mains ! Bravo à cette municipalité qui a le courage d'affronter le problème et de mettre ses concitoyens devant leurs responsabilités. Chacun de nous est responsable de notre cadre de vie commun. Aucune excuse pour les contrevenants... Quand on est coincé avec des déchets, on peut faire appel aux services municipaux pour trouver une solution... En aucun cas, s'en débarrasser sur la voie publique !
Quand on voit l’incivilité de certaines personnes c'est normal. J'ai moi meme trouve dans mon jardin d'une maison en renovation dans un petit village breton, des poubelles avec litière pour chat que quelqu'un avait déposer dans mon jardin, sous prétexte que la maison était en renovation, si les gens étaient un peu plus civilises ca n'arriverait pas.