Un délit de faciès pas très catholique. Un correspondant franco-marocain du journal Ouest-France a été prié de quitter l'église Saint-Nicolas de Châteaubriant (Loire-Atlantique) dimanche matin, rapporte ce mardi le quotidien régional. Dans le cadre de son travail de journaliste, l'homme de 46 ans "était juste venu écouter" et "prendre le pouls de la communauté catholique" cinq jours après l'assassinat du père Jacques Hamel par deux djihadistes dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, précise Ouest-France.

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Deux gendarmes s'avancent alors vers lui. "Elles m'ont demandé si c'étaient mon sac et mon casque qui étaient au sol. J'ai répondu oui et elles m'ont demandé de les suivre à l'extérieur", raconte-t-il. Un peu plus tôt, un paroissien avait en fait téléphoné à la gendarmerie pour signaler un homme au comportement "suspect".

Situation humiliante, l'homme est alors contraint de quitter l'église encadré par deux gendarmes à la vue de tous, alors que plusieurs centaines de fidèles sont venus prier. A la fin de la célébration, le maire de Châteaubriant et des paroissiens sont néanmoins restés discuter avec lui sur le parvis de l'édifice pour le réconforter, note le quotidien régional.

Les excuses du prêtre, le pardon de l'intéressé

Dans un message publié en ligne, le père Patrice Eon a publié un message apaisant. "Va-t-on se mettre à suspecter tout visage nouveau qui entre dans notre assemblée sous prétexte que nous ne le connaissons pas?" s'interroge-t-il.

"Je sais que le climat est à la peur, mais justement, parce que le climat est à la peur, il faut raison garder!" ajoute-t-il, avant de présenter ses excuses. "L'église est un sanctuaire, un lieu sacré, un lieu où l'hospitalité est sacrée. Au nom de toute la communauté chrétienne, je demande pardon au correspondant local d'Ouest-France pour ce qu'il lui est arrivé dimanche".

L'intéressé, lui, a rapidement décidé de passer l'éponge, explique-t-il dans Ouest-France. "C'est tombé sur moi mais je pardonne. La peur n'est pas quelque chose de raisonné. Ce qui s'est passé servira peut-être de leçon et permettra à chacun d'être plus prudent et moins jugeant afin que ça ne se reproduise plus".

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