Allaitement : le tweet de l'Unicef qui dérange

 La semaine de l'allaitement dans le monde dure jusqu'au 7 août.
 La semaine de l'allaitement dans le monde dure jusqu'au 7 août. Marctranvn/Istock.com

    A l'occasion de la semaine de l'allaitement jusqu'au 7 août, l'Unicef qui fait actuellement une campagne de don en faveur de l'accompagnement de l'allaitement dans le monde voit son message brouillé par un post maladroit mis en ligne lundi soir par l'agence de New York.

    Tombé dans la marmite des réseaux sociaux, le post rappelle les bienfaits du lait maternel pour la santé,  mais affirme par ailleurs qu'il «stimule ses performances scolaires et son revenu à l'âge adulte», sans faire référence  à une étude scientifique. Des bénéfices qui, à priori semblent s'éloigner, de ceux formellement prouvés comme la tétée précoce.

    L'organisme des Nations Unies pour l'enfance a publié vendredi un rapport à partir d'un ensemble d'études réalisées sur les cinq continents, toutes en faveur de la mise au sein dès la première heure de la vie. Elles montrent que «près d'un enfant sur deux, soit 77 millions de bébés à travers le monde, n'est pas mis au sein assez rapidement. Ce qui les prive des nutriments indispensables, des anticorps et du contact physique avec leur mère qui les protègent des maladies et de la» mort affirme l'UNICEF.

    « Le lait maternel est le premier vaccin d'un bébé, la première et la meilleure protection qu'il a contre les maladies », affirme France Bégin. « Les nouveau-nés représentent près de la moitié des décès d'enfants de moins de cinq ans. L'allaitement précoce est donc une question de vie ou de mort. »

    Mais le tweet de New York a été mal perçu. Les internautes y ont lu une injonction à allaiter, venant d'une institution très respectée. Certains s'indignent d'un coup de boutoir au libre choix des femmes à allaiter.

    Contacté par La Parisenne.com, le porte-parole de l'Unicef a Genève s'est montré quelque peu gêné par ce tweet. «Notre but est de donner toutes les informations sur l'allaitement, nécessaires aux femmes, pour qu'elles puissent faire leur choix en connaissance de cause et pour lutter contre la communication parfois mensongères des lobbys des producteurs de laits infantiles» affirme Christophe Bouliérac.

    Un message d'autant plus limpide, que dans certains pays sous-développés, les lobbys ont réussi à imposer leurs produits. Sachant que le lait infantile est à diluer dans de l'eau, qui souvent n'est pas potable, les bébés meurent ou souffrent de diarrhées terribles et de déshydratation. «Mais ce message abrupt envoyé par New York donne l'impression qu'on met la pression sur les femmes. Or nous voulons leur donner des informations pour qu'elles puissent choisir. Quand aux affirmations sur les revenus ou les performances scolaires, elles mériteraient des précisions» déclare Christophe Bouliérac, qui a contacté New York.