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Le beurre, à consommer avec modération

Inutile de bannir définitivement le beurre. À condition, comme souvent en nutrition, de le consommer avec modération. CARDOSO / BSIP/CARDOSO / BSIP

Il n'augmente pas les risques de maladies cardiovasculaires selon une grosse étude américaine. Pour autant, les médecins français mettent en garde contre l'augmentation associée de mauvais cholestérol.

Voilà la conclusion de travaux publiés dans la revue Plos One qui n'a pas dû échapper aux amateurs de cuisine au beurre: ce dernier, en effet, serait sans danger pour nos artères. C'est en tout cas ce que suggère l'analyse de neuf études réalisées par les chercheurs de l'université de Tufs à Boston (États-Unis).

Publiées entre 2005 et 2015, ces études incluaient au total 640.000 adultes avec un âge moyen de 44 à 71 ans. Certaines d'entre elles testaient l'influence du beurre sur la mortalité globale, d'autres sur les maladies cardiovasculaires, les AVC ou encore le diabète. La consommation de beurre variait de 4,5 grammes par jour à 46 grammes en Finlande ! Sachant que la portion moyenne quotidienne est de 14 grammes, selon les critères du ministère américain de l'Agriculture.

Or, les chercheurs n'ont pas relevé de lien significatif entre la consommation de beurre et les maladies cardiovasculaires. Chaque portion de 14 grammes augmentant le risque de mortalité totale uniquement de 1 %. «Même si les gens qui mangent plus de beurre ont généralement des régimes alimentaires et des modes de vie moins sains, cet aliment semble n'avoir aucun effet de manière générale », souligne Laura Pimpin, l'un des auteurs de la méta-analyse.

Est-ce que cette étude réhabilite le beurre, aliment montré du doigt depuis des décennies? C'est aller un peu vite en besogne, selon l'avis des spécialistes interrogés par Le Figaro. «Le beurre en soi n'est pas un poison pour le cœur. Si vous mangez du beurre, vous n'allez pas faire un infarctus. En revanche, ce qui est parfaitement établi, c'est qu'il existe un lien entre la consommation de beurre, riche en acides gras saturés, et l'augmentation du mauvais cholestérol», souligne le docteur Boris Hansel, qui travaille à l'hôpital Bichat (service endocrinnologie, diabétologie, nutrition) à Paris.

Il n'est donc pas question, notamment si vous êtes à risque cardiovasculaire, de prendre le prétexte de cette étude pour opter pour une cuisine tout au beurre. Le seul régime, à ce jour, qui a apporté la preuve de l'efficacité dans la prévention des accidents cardiovasculaires est le régime méditerranéen, riche en huile d'olive et amandes, noix et fromage mais sans beurre.

Un exhausteur de goût

Il n'est pas plus question, pour ceux qui ne peuvent s'en passer, de bannir définitivement le beurre, qui, après tout, demeure un formidable exhausteur de goût. À condition, comme souvent en nutrition, de le consommer avec modération et d'en tenir compte dans la consommation globale en graisse saturée. «Vous pouvez sans aucun problème consommer 10 grammes de beurre par jour, sur vos tartines ou vos haricots verts. À condition de ne pas le cuire, car le beurre chauffé à 120 ° devient toxique», explique le docteur Laurent Chevallier, nutritionniste à Montpellier. Il recommande cependant d'opter pour du beurre de baratte doux et bio.

Pour ceux qui ne sont pas spécifiquement attachés au beurre, Le docteur Boris Hansel propose de le remplacer par de la purée d'amandes brutes qui a l'avantage d'être riche en acides gras insaturés.


Protéines végétales contre protéines animales

Manger plus de protéines végétales ou de protéines dites maigres (poulet, poisson…) réduit les risque de décès par rapport aux protéines issues de viandes grasses ou de produits laitiers.

Ces résultats qui sont le fruit de deux grosses études américaines et qui sont publiés dans le Jama Internal Medecine ont été obtenus auprès de plus de 131 .000 personnes ayant répondu à des questionnaires sur leur alimentation et remontent sur 32 ans.

Si ces résultats correspondent globalement aux actuelles recommandations alimentaires des autorités de santé, les scientifiques insistent néanmoins sur le fait que ces constats valent tout particulièrement pour les personnes qui rencontrent par ailleurs des problèmes de santé, voire qui ont des comportements plus à risque (alcool, tabac, surpoids, sédentarité…). Car, pour les personnes en bonne santé, le risque de décès n'est en rien augmenté. «On s'attendait à ce que l'impact soit moins important dans le groupe des personnes ayant un mode de vie sain, mais pas à ce que ce lien disparaisse complètement », souligne le coauteur de l'étude, Mingyang Song, chercheur au Massachusetts General Hospital.

«Remplacer les protéines animales - tout particulièrement les viandes rouges transformées - par des protéines végétales peut offrir de réels bénéfices. Les recommandations des autorités de santé devraient se focaliser sur la source des protéines», conclut donc l'étude.

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