Citlali a 13 ans et voit son cauchemar se poursuivre à l’infini. Cette adolescente mexicaine, violée en mai dernier, ne pourra pas avorter. Un juge de l’Etat de Sonora (au Nord du pays) en a décidé ainsi. Premier à tirer la sonnette d’alarme, le Groupe d’information sur le choix reproductif (Gire) qui s’insurge suite à cette décision. « Le procureur avait qualifié cette affaire de viol, mais le juge a transformé ce crime en attentat à la pudeur, ce qui est un délit mineur », a expliqué à l’AFP Alex Alí Méndez, avocat du Gire, « Cela retire à cette jeune fille le droit à l’avortement, qui est autorisé par le code pénal de Sonora en cas de viol », rapporte « Libération ». Une décision contestée par le Gire qui examine la possibilité d’un recours en justice.
 

L’avortement autorisé à Mexico

 
Citlali a été violée par un collègue de travail de son père et doit pouvoir accéder à une IVG si elle le souhaite, rappelle le Gire au quotidien espagnol « ABC ». Le combat de cette adolescente met en lumière les conditions d’accès à l’IVG au Mexique. Depuis 2007, seule la ville de Mexico l’autorise au cours des douze premières semaines de grossesse. Dans le reste du pays, l’avortement est seulement permis dans quelques Etats en cas de viol ou de grave danger pour la santé. Quand on sait qu’un demi-million de mineures sont victimes de viol chaque année, on peut s’interroger. La loi changera-t-elle un jour ? En juin dernier, la Cour suprême a rejeté un projet visant à dépénaliser l’avortement. Pourtant, cette affaire fait grand bruit au Mexique et ailleurs. De quoi relancer le débat ?