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Inde / Arabie saoudite

Arabie saoudite: le rapatriement de milliers de travailleurs indiens s'organise

L’Inde est en pourparlers avec l’Arabie saoudite pour faire revenir près de 10 000 de ses ressortissants au chômage. Sans ressources depuis plusieurs mois, ces expatriés indiens, pour la plupart ouvriers sur des chantiers, sont les victimes collatérales de la chute des cours du pétrole à l’origine du ralentissement économique qui sévit dans le royaume.

Travailleurs migrants de la société Bin Laden, aujourd'hui en crise.
Travailleurs migrants de la société Bin Laden, aujourd'hui en crise. REUTERS/Faisal Al Nasser/File Photo
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L'Inde a dépêché en urgence en Arabie saoudite sa ministre des Affaires étrangères, Sushma Swaraj pour tenter de répondre à des situations d'urgence avec  les autorités saoudiennes. La ministre a pu ainsi dresser un état des lieux de la situation dramatique et catastrophique de ses ressortissants. Pas payés depuis des mois, affamés, 7 700 Indiens sont actuellement logés dans des camps de fortune à Jeddah et Riyad, la capitale, où ils reçoivent une aide alimentaire de leur gouvernement.

La crise dans le secteur du bâtiment a entraîné une vague de licenciements. Des travailleurs indiens se sont retrouvés bloqués sans ressources dans le royaume wahhabite. Leur situation s'est encore aggravée lorsque des prestataires ont cessé de fournir de la nourriture dans certains des camps où vivent les travailleurs expatriés.

Evcuation par bateaux et avions militaires

« Dans certains camps, les gens ne recevaient plus de nourriture, explique Sayeed Mohiuddin, l'un des représentants de la communauté indienne dans le royaume, qui s'est mobilisée en même temps que les autorités des deux pays. Mais à Jeddah et Khobar, la communauté indienne s'est immédiatement présentée pour leur fournir de la nourriture et des médicaments. La situation s'est améliorée ».

New Delhi mobilisé doit envoyer des bateaux et avions civils et militaires pour évacuer ces hommes à l’agonie. Si certains ont déjà pu quitter le royaume par des vols réguliers, d’autres, en revanche, attendent d'être payés ou simplement de récupérer leur passeport auprès d'entreprises dont certaines ont fait faillite. Le roi Salman a déclaré que ces expatriés indiens pourront choisir de quitter le pays ou rester en changeant de travail.

Législation saoudienne critiquée

Ce dernier point est crucial, car selon la législation saoudienne, les travailleurs étrangers sont soumis au système de la kafala. Ils n'ont pas le droit de changer de travail sans l'autorisation de leur employeur, ce qui les rend particulièrement vulnérables. Sans le « certificat de non-opposition », document nécessaire pour obtenir un visa de sortie du territoire, l’évacuation de ces hommes indigents, souvent originaires du sud de l’Inde, pourrait alors prendre du temps. Cette législation est régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme.

Trois millions de citoyens indiens vivent et travaillent en Arabie saoudite. Officiellement, 2 500 personnes sont concernées par les mesures d'urgence annoncées ces derniers jours, mais beaucoup plus selon certaines sources qui parlent également de travailleurs pakistanais ou philippins en difficulté. Parmi les sociétés du bâtiment en crise en Arabie saoudite, on compte notamment le géant libanais Saudi Oger, dirigé par Saad Hariri, qui emploie des dizaines de milliers de personnes.

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