Parce que les situations exceptionnelles appellent des mesures exceptionnelles, la Banque d’Angleterre a décidé le 4 août d’abaisser son taux directeur, ce qu’elle n’avait pas fait depuis sept ans. Entre-temps, observe The Economist, on aura vu défiler “trois Premiers ministres, deux Euros de football décevants et un référendum”.

En outre, en passant de 0,5 % à 0,25 %, le taux d’intérêt atteint son plus bas historique. La mesure est destinée à favoriser les crédits, et donc l’économie – laquelle connaît un ralentissement impressionnant depuis la victoire du “oui” au référendum sur la sortie du pays de l’Union européenne, le 23 juin. La Banque d’Angleterre a également annoncé une mesure d’assouplissement quantitatif (qui consiste à injecter des liquidités par le rachat d’obligations d’Etat) et un système de soutien aux prêts des banques.

Marquante, la décision n’en était pas moins attendue : nombre d’observateurs, parmi lesquels The Economist, avaient prédit que la victoire du Brexit aurait des conséquences majeures sur l’économie britannique. Si bien que “quand cet abaissement est finalement intervenu, il était totalement attendu par les marchés et a même semblé un peu tardif”.

En temps normal, souligne l’hebdomadaire libéral, le Royaume-Uni pourrait sortir de la récession en misant sur l’augmentation de ses exportations à destination du continent (où la reprise économique se confirme), grâce une livre faible. Mais pas dans le contexte actuel :

Les entreprises européennes ne seront pas disposées à dépenser plus d’argent en Grande-Bretagne tant que l’on n’aura pas fait la lumière sur l’avenir des relations du pays avec l’UE.”


D’ici là, le magazine, qui a clairement pris position en faveur du maintien dans l’UE, déplore que “les Britanniques doivent évoluer dans un jeu dont les règles ont été fixées par les partisans du Brexit. Il ne leur reste qu’à espérer que les avertissements des anti-Brexit au sujet de l’économie s’avèrent excessivement pessimistes”.