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La profession de foi féministe de Barack Obama

L’égalité hommes-femmes, le plafond de verre et l’éducation de ses deux filles… Le président américain, « entouré de femmes » toute sa vie, livre son diagnostic et ses conseils.

Publié le 05 août 2016 à 19h08, modifié le 06 août 2016 à 07h38 Temps de Lecture 3 min.

Le président américain entouré de ses deux filles, Sasha (gauche) et Malia (droite), à la Maison Blanche, le 25 novembre 2015.

De la mise en scène de l’homme d’Etat solitaire et réfléchi à l’engagement féministe, Barack Obama ne rate jamais l’occasion de peaufiner le storytelling présidentiel.

C’est dans la presse féminine qu’il a décidé de publier, jeudi 4 août, une tribune où il parle d’égalité hommes-femmes, du partage des tâches et de l’éducation de ses filles dans un monde où les stéréotypes de genre sont encore nombreux.

« Voici à quoi ressemble un féministe »

Le titre de la tribune, « Voici à quoi ressemble un féministe », surmonte une photo de lui datant de 1980, bien avant son mariage et la naissance de ses deux filles, Malia et Sasha. C’est pourtant la vie de famille qui a éveillé le président américain au féminisme, lui qui dit avoir toujours vécu « entouré de femmes », sa mère, sa grand-mère, puis sa femme et ses filles.

Cette profession de foi rejoint un peu l’interview de François Hollande publié dans Elle quelques jours avant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Le président des Etats-Unis y évoque en effet le partage des tâches entre sa femme et lui.

« Rétrospectivement, je me rends compte que, même si j’aidais à la maison, c’était en général selon mon propre emploi du temps et mes propres envies. La charge revenait à Michelle, de façon injuste et disproportionnée. »

François Hollande avait fait à peu près la même confession dans Elle, au sujet de son ex-compagne et mère de ses quatre enfants, Ségolène Royal :

« Pour ma part, j’ai essayé, autant que possible, d’être présent. […] Mais, si vous interrogiez Ségolène Royal, j’imagine qu’elle vous confierait que je n’en ai sans doute pas fait assez… Et c’est vrai : je regrette réellement de ne pas en avoir fait davantage. […] Le partage des tâches est la condition du bonheur familial. »

L’apprentissage du féminisme, pour Barack Obama, vient principalement de l’éducation de ses enfants.

« En étant le père de deux filles, vous prenez encore plus conscience de la manière dont les stéréotypes de genre envahissent notre société. Vous voyez les signaux, subtils et moins subtils, que notre culture nous transmet. Vous ressentez l’énorme pression qui impose aux filles une apparence, un comportement et même une façon de pensée définie. »

Aider ses enfants à s’élever au-dessus de ces contraintes est « un apprentissage constant », explique-t-il.

« Michelle et moi avons appris à nos filles à se défendre lorsqu’elles sentent qu’elles ont été jugées injustement en raison de leur genre ou de leur couleur de peau. »

Un mode d’affirmation féministe qui rappelle là aussi celui d’un autre homme politique, Justin Trudeau, le premier ministre canadien, qui a profité du dernier forum de Davos pour aborder l’éducation au féminisme de ses deux jeunes garçons.

« Combattre le sexisme est aussi la responsabilité des hommes »

La famille Obama en juin 2016, au Nouveau-Mexique.

Barack Obama dresse un bilan globalement positif de la situation des femmes d’aujourd’hui, qui « n’ont jamais été aussi nombreuses à être financièrement indépendantes », à l’heure où il dit voir « partout dans le monde des gens repousser les présupposés de genre d’un autre âge ».

Un point de vue un peu discutable alors que les Etats-Unis viennent d’être secoués par un énième scandale de viol sur un campus étudiant, qui a fait réagir jusqu’au vice-président, Joe Biden.

Se projetant après la fin de son mandat, il juge que le changement « le plus difficile » sera de continuer à « nous changer nous-mêmes », en combattant les stéréotypes, eux qui prennent racine dans l’éducation.

« Nous devons mettre fin aux limites. Nous devons continuer à changer notre façon d’apprendre à nos filles à être sages et à nos garçons à être sûrs d’eux, notre façon de critiquer nos filles lorsqu’elles s’affirment et nos garçons lorsqu’ils versent une larme. Nous devons continuer à changer notre façon de punir les femmes pour leur sexualité et de récompenser les hommes pour la leur. »

La société doit changer, pour cesser de féliciter « un homme qui change une couche » de stigmatiser « les pères au foyer » et les « mères au travail ». « Combattre le sexisme est aussi la responsabilité des hommes », ajoute-t-il, sans perdre évidemment l’occasion de rappeler que les électeurs américains s’apprêtent à vivre un « moment historique », puisqu’une femme (de son camp) se présentera à l’élection présidentielle.

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